Entrée du terminal à containers

Dans le volume de janvier 2015 de la revue CHINAFRIQUE, nous annoncions que l'entreprise chinoise China Harbour Engineering Corporation (CHEC) et ses associés étaient bien placés pour remporter la gestion du terminal à containers du nouveau port en eaux profondes de Kribi (sud du Cameroun).

L'objectif principal du terminal à conteneur du port de Kribi est de devenir une véritable plateforme de transbordement de l'Afrique Centrale et la porte d'entrée du Golfe de Guinée avec une profondeur de 15 m et un accès direct à la mer, ce qui va permettre au Cameroun d'accueillir de grands navires, contenant jusqu'à 8 000 conteneurs.

Le 26 août 2015, le Premier ministre camerounais, Philémon Yang, a annoncé que l'appel d'offre avait en effet été remporté par le groupe constitué par Bolloré Africa Logistics, CHEC, l'entreprise chinoise qui a construit le port en eau profonde de Kribi, et CMA CGM.

Avec une offre financière définitive de 703,05 millions de dollars (environ 409 milliards de francs CFA), ce consortium franco-chinois, qui a fait la course en tête depuis la phase d'ouverture des offres jusqu'au dialogue de pré-qualification, a devancé ICTSI, dont l'offre financière était de 532,75 millions d'USD (environ 309 milliards de francs CFA). Le 3^e concurrent, APMT, ne proposait une offre financière que de 455,16 millions d'USD (environ 264 milliards de francs CFA).

Outre les aspects financiers, le Groupement Bolloré Africa Logistics / CMA CGM / CHEC offrait toutes les garanties d'un consortium solide sur le plan stratégique, financier et technique : il regroupe le leader des partenariats public-privé portuaires en Afrique et l'opérateur logistique de premier plan, présent sur le continent et au Cameroun depuis 50 ans, le 3^e armateur mondial qui transporte plus de 35 % des conteneurs entre les côtes ouest-africaines et le reste du monde et l'une des toutes premières entreprises de génie civil et de construction au monde.

Le rôle du consortium franco-chinois

Le consortium devra gérer, exploiter et développer l'activité de manutention conteneurs du port. Ses missions consisteront à réceptionner et livrer les conteneurs à l'importation et à l'exportation, décharger et charger des navires porte-conteneurs et navire de type Roro (Roll in-Roll out), stocker, surveiller les conteneurs sur le parc à (conteneurs, assurer la maintenance et la modernisation des équipements du terminal à conteneurs, faciliter la desserte des pays limitrophes en marchandises conteneurisées et surtout poursuivre le développement du port de Kribi.

Comme l'a indiqué le communiqué signé par le Premier ministre le 26 août, dans un délai de 10 jours, une lettre de notification officielle devait être adressée au consortium BCC par le Comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe industrialo-portuaire de Kribi. Cette note précisera les modalités pratiques relatives à la négociation des termes du contrat de partenariat. Dès cette étape sera franchie, toutes les dispositions sont déjà prises par le consortium pour la mise en œuvre des facilités devant conduire au démarrage effectif des opérations.

Les autres concessionnaires

Du côté du gouvernement, il est attendu également la constitution de l'entité publique qui va gérer le complexe industrialo-portuaire de Kribi. Le gouvernement a pour l'instant bouclé la liste des concessionnaires. La société néerlandaise Smit Lamnalco a décroché la concession des services de remorquage et de lamanage. Enfin, la concession du terminal polyvalent a été attribuée au groupement constitué par le logisticien français Necotrans, et KPMO, un consortium de neuf opérateurs nationaux (APM, 2M, Transimex, Sapem, 3T Cameroun, Cam-Transit, Copem, STAR et GOS) en activité au port de Douala. Selon différentes sources proches du dossier, KPMO lorgne également sur les 20 % des actifs réservés aux nationaux dans le capital de l'entreprise qui sera créée pour la gestion du terminal à conteneurs.