STAR DE CINÉMA :L'acteur Huang Xiaoming, dans le drame historique Sacrifice, un film de Chen Kaige sorti pour le Nouvel An
Le marché du film en Chine a surmonté son inertie avec des recettes au guichet de plus de 10 milliards de yuans (1,49 milliard de dollars) fin 2010. La production étrangère la plus populaire fut le film de science-fiction auréolé de multiples oscars, Avatar, qui a généré 1,38 milliard de yuans (206 millions de dollars) de recettes en Chine depuis sa sortie, le 4 janvier 2010. L'autre drame de science-fiction, Inception, a enregistré presque 500 millions de yuans (74,63 millions de dollars) de recettes en à peine quatre mois.
Les films chinois, dont la superproduction sur le tremblement de terre de Tangshan, Aftershock, et Under the Hawthorn Tree, une histoire d'amour se déroulant pendant la Révolution culturelle (1966-1976) ont également été de gros succès en dépit de leurs coûts de production relativement faibles. Le premier a rapporté 670 millions de yuans (100 millions de dollars) et le dernier a dépassé les 100 millions de yuans de recettes (14,93 millions de dollars).
Plus de salles
Outre l'augmentation des recettes de films, le système de distribution des films en Chine a poursuivi sa transformation en 2010.
Le 9 décembre, le groupe basé à Beijing BONA Film Group Corp. est devenu la première société chinoise de production de cinéma et de télévision cotée au NASDAQ.
Auparavant, tous les films chinois étaient distribués par la société d'État China Film Group Corp. En juin 2003, l'Administration d'État de la radio, du film et de la télévision (AERFT) a accordé une licence provisoire de distribution à six sociétés privées, dont BONA, brisant ainsi le monopole d'État sur la distribution de films. Depuis lors, les réalisateurs chinois ont développé un fort sens du marketing et il est désormais courant de voir les productions cinématographiques faire l'objet d'une intense campagne promotionnelle.
Le nombre de salles de cinéma a également augmenté. Le nombre total d'écrans en Chine dépasse aujourd'hui 6 000, avec presque trois salles de 450 sièges aménagées chaque jour. Toutefois, même avec ce rythme soutenu de construction, on ne compte qu'un écran pour 200 000 personnes, ce qui est bien moins que le taux d'un écran pour 9 000 personnes observé aux États-Unis. C'est donc un marché de distribution colossal qui est encore à explorer.
En 2005, le groupe Wanda basé à Dalian a investi lourdement dans la création de Wanda Cinema Line Corp. Propriétaire de plus de 50 cinémas à travers le pays, il est devenu la première chaîne de cinéma à engranger des recettes atteignant 1 milliard de yuans (149,25 millions de dollars) en 2010. Selon les spécialistes du secteur, ce résultat montre l'intérêt grandissant des investisseurs dans la distribution de films.
« Le gouvernement central a mis en œuvre de nouvelles politiques qui ont favorisé la stimulation du marché domestique. Le rapprochement observé entre le marché chinois et international va permettre aux films chinois de bénéficier d'une plus grande visibi-lité et compétitivité à l'étranger », explique Li Huailiang, président de l'École de gestion des médias, à l'Université des communications de Chine.
Selon Wang Yunping, chercheur auprès de la Commission nationale du développement et de la réforme, l'industrie cinématographique chinoise est entrée dans une phase de croissance rapide. « Depuis la mise en œuvre d'une réforme structurelle du secteur il y a sept ans, les recettes ont augmenté en moyenne de 30 % par an, ce qui est un cas unique au monde », observe-t-il.
« L'augmentation exponentielle de spectateurs potentiels a créé une chance unique de développement de l'industrie du film », a-t-il ajouté.
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