DÉPASSÉ : la musique téléchargée est à cent lieux des anciens enregistrements
Gu Yining, 35 ans, est bien connu dans son cercle d'amis pour être un passionné de musique. Son bien les plus précieux est une collection de plus de 2 000 CD et 500 cassettes de musique. Mais Yang Yuchuan, son cousin âgé de 16 ans, a une vision totalement différente.
Sur un ton un peu moqueur, l'adolescent demande à son cousin : « Tu n'as pas encore un iPod ? » Aux yeux de Yang, ce n'est pas cool du tout d'empiler avec fierté sur une étagère autant d'« antiquités sans valeur ».
« Vous devez vivre avec votre époque ! Vous pouvez accéder à Internet, ou acheter un iPod, un MP3 ou un MP4. Au moins vous avez un téléphone portable. Écoute-on encore des cassettes et des CD ? » Yang avoue à CHINAFRIQUE que parmi les gens qu'il connaît, personne ne vit dans l'époque révolue de son cousin.
Comme des centaines de millions de Chinois, Yang est un membre de la génération des nouveaux consommateurs qui a épousée la cause de la musique numérique.
Les chiffres décodés
Qu'est-ce exactement, la musique numérique ?
Selon le Centre d'information sur l'Internet de Chine (China Internet Network Information Center, ou CINIC), la musique numérique se définit comme des produits musicaux qui sont transmis par différents réseaux d'information tels que l'Internet et les télécommunications mobiles. Il ne s'agit pas seulement des services de musique en ligne sur les ordinateurs, mais aussi des services de musique sans fil, notamment les sonneries de téléphone et la musique téléchargée via un téléphone mobile.
En 2010, le nombre d'utilisateurs chinois de musique numérique est passé à 362 millions, contre 180 millions fin 2007, soit une croissance à deux chiffres pendant quatre années consécutives.
L'industrie de la musique numérique a dégagé d'énormes profits grâce à sa base d'utilisateurs en pleine expansion. Selon un rapport publié en mars par le ministère chinois de la Culture, le secteur chinois de la musique numérique a enregistré une recette de 2,3 milliards de yuans (351 millions de dollars) en 2010. Ce montant se compose de 2,02 milliards de yuans (308 millions de dollars) provenant de la musique sans fil [sonneries et musiques téléchargées via téléphone portable] et 280 millions de yuans (43 millions de dollars) provenant des services payants de musique en ligne.
En surface, il semble que l'avenir de l'industrie soit prometteur. Mais en réalité, les compositeurs et les professionnels de l'industrie du disque ne sont pas tous optimistes quant aux perspectives du secteur. Compte tenu de la structure actuelle de la chaîne de production et du modèle de distribution musicale, beaucoup d'entre eux ont effectivement exprimé leurs préoccupations à propos de l'ère de la musique numérique.
Comment fonctionne cette industrie ?
Selon le rapport officiel, les recettes provenant des services de musique en ligne demeurent bien faibles par rapport à celles de la musique sans fil. Des analystes soulignent que la raison expliquant ce phénomène est que la plupart des téléchargements de musique en ligne sont fournis gratuitement en Chine tandis que les services payants ne sont pas très bien accueillis par les utilisateurs.
« Google et Baidu offrent de la musique gratuite en ligne. Et si vous n'êtes pas satisfaits de la qualité, vous pouvez encore chercher un grand nombre de sites professionnels qui offrent de la musique de qualité, d'une façon gratuite également », a expliqué Yang Yuchuan, ajoutant que l'avantage le plus attrayant de la musique en ligne est l'énorme choix gratuits qu'elle offre.
En revanche, le secteur de la musique sans fil a trouvé un modèle d'affaires efficace qui permet aux abonnés d'acheter un service à valeur ajoutée, à savoir les sonneries (Color Ring Back Tone, ou CRBT).
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