Depuis la fin de la guerre civile en 2002, l'Angola est passé de la périphérie au centre des affaires économiques africaines. Aujourd'hui, l'Angola représente 6 % du PIB de l'Afrique, 10 % de son commerce et 5 % des flux d'investissements continentaux.
Le réveil économique de l'Angola s'est effectué parallèlement à la résurgence de l'intérêt porté par les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) au commerce avec l'Afrique. Le commerce collectif des BRIC avec l'Angola a augmenté en moyenne de 71 % en glissement annuel au cours de la dernière décennie, passant de moins de 400 millions de dollars en 1998 à 30 milliards de dollars en 2008. Aujourd'hui, l'Angola réalise plus du tiers de ses échanges commerciaux avec les BRIC. Au sein de ce groupe, le commerce avec la Chine est de loin le plus important. C'est entre les deux pays que les échanges commerciaux se sont développés le plus vite ; ils se sont en outre révélés plus stables que les autres partenariats de l'Angola.
L'heure de l'Angola a sonné
Les initiatives diplomatiques ont ouvert la voie à un développement plus rapide du commerce. Les BRIC ont en effet clairement utilisé la diplomatie comme tête de pont pour s'introduire au sein des marchés africains clés. La Russie, la Chine et le Brésil ont été les plus ambitieux dans ce domaine. Entre 2000 et 2009, l'Angola a accueilli pas moins de dix délégations politiques de haut niveau représentant les BRIC. Le président angolais Jose Eduardo Dos Santos a de son côté effectué des visites stratégiques dans les pays appartenant au groupe des BRIC, afin de passer des accords de coopération et renforcer les liens commerciaux. Ces initiatives ont eu un fort impact en Angola et se sont révélées très efficaces, compte tenu de la forte implication de l'État dans l'économie.
Le groupe BRIC a soutenu la renaissance de l'Angola, apportant les fonds, le matériel et les compétences pour reconstruire l'infrastructure du pays. Depuis la fin de la guerre civile, la priorité du gouvernement angolais est de recons-truire les infrastructures dévastées du pays. À cet égard, le partenariat avec les BRIC, plus particulièrement la Chine et le Brésil a eu une importance essentielle, générant des opportunités pour les membres du groupe et les entreprises privées et favorisant les importations de matériel nécessaire aux efforts de reconstruction. En outre, les BRIC ont identifié d'intéressantes possibilités relativement au pouvoir des consommateurs angolais, encore embryonnaire, mais de plus en plus fort. L'Angola a ainsi importé en 2010 pour 5 milliards de dollars de marchandises en provenance des BRIC, ce qui représente environ un quart des importations totales du pays.
Les importations de l'Angola en provenance de Chine et du Brésil sont à peu près égales (quelque 2 milliards de dollars), mais le Brésil s'est presque exclusivement concentré sur les produits agricoles de base, tandis que la Chine s'est arrogé une importante part de marché en introduisant une large variété de groupes de produits. Les importations de l'Angola en provenance de l'Inde représentent environ la moitié avec 1,1 milliard de dollars, mais la stratégie adoptée par cette dernière est proche de celle du Brésil.
Le rôle de l'énergie
L'énergie est au cœur des exportations de l'Angola vers les BRIC. Les besoins énergétiques suscités par l'industrialisation et l'urbanisation des membres du groupe BRIC ont créé une convergence d'intérêts commerciaux avec l'Afrique. Il n'est donc pas surprenant que l'Angola, troisième pays du continent en terme de réserves de brut (derrière la Libye et le Nigéria) ait aujourd'hui un rôle prééminent.
Contrairement au cas du Nigéria où les sociétés pétrolières occidentales avaient établi une présence solide dès le début des années 2000, les réserves d'énergie de l'Angola ont offert des opportunités à la source. Dès lors, cause et conséquence de l'intérêt des BRIC, les réserves de brut de l'Angola sont passées de 5,1 milliards de barils en 1999 à 13,5 milliards. Les nouveaux partenaires émergents ne sont pas les seuls à manifester leur intérêt pour le trésor pétrolier angolais. Les États-Unis faisant face à certaines contraintes concernant ses approvisionnements de pétrole en provenance du Moyen-Orient ont donné la priorité à des pays tels que l'Angola depuis le début du siècle, afin d'assurer leur sécurité énergétique à moyen terme.

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