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ESCAPADE: Les touristes affluent à Jinggangshan, le berceau de la révolution chinoise |
Pour Han Yongyi, les vacances d'été 2011 sont les plus mémorables qu'il ait vécues. En juillet, ce professeur de Shanghai, âgé de 29 ans s'est embarqué dans un voyage d'une semaine dans la province du Jiangxi, pour visiter une célèbre base de l'époque révolutionnaire. Ce voyage était organisé par son université pour commémorer le 90ème anniversaire du Parti communiste chinois (PCC).
« Je me suis cultivé [pendant ce voyage] », dit Han. « J'ai regardé des films documentaires sur l'histoire du Parti, revêtu l'uniforme militaire, et mangé la nourriture de l'armée. Je comprends les moments terribles que nos grands-parents ont traversés dans leur combat pour un avenir meilleur. »
Comme Han et ses collègues, des millions de Chinois visitent les lieux célèbres de l'histoire de Chine pour faire renaître les vieux souvenirs des années révolutionnaires.
L'héritage rouge
Le tourisme rouge est devenu un lieu commun dans la Chine actuelle. C'est le nom donné à l'industrie touristique qui s'est développée autour des lieux liés à la révolution communiste chinoise.
Cette année, le marché du tourisme rouge a été stimulé par l'enthousiasme lié à la commémoration de l'anniversaire du Parti, ainsi que nous l'explique Zheng Nianjun, qui travaille pour l'agence de tourisme Nanhu, située à Guangzhou.
Zheng explique que le tourisme rouge est devenu populaire. L'agence pour laquelle il travaille a vu le nombre de ses clients être multiplié par quatre en juillet, par rapport à la même période l'an passé.
« Si vous pensiez aller à Jinganggshan [au Jiangxi, base de l'armée rouge dans les années 1930 et point de départ de la Longue Marche], vous devriez revoir votre projet », déclare Wen Shuang, directeur général du bureau du tourisme intérieur de GZL International Travel Service. « La majorité de nos circuits pour les sites touristiques rouges, comme Jinggangshan, Yan'an [au Shaanxi, point final de la Longue Marche], le village de Xibaipo [au Hebei, quartier général de commandement du PCC et de ses troupes de 1948 à 1949], sont complets jusqu'à fin août. »
De même que les visites dans les lieux célèbres comme Jinggangshan et Yan'an, les circuits touristiques pour Chongqing, le Sichuan, le Guizhou ou l'île de Hainan sont devenus extrêmement populaires.
Wen explique que de nombreuses administrations, entreprises et institutions étatiques ont organisé des voyages de motivation pour leurs employés. Elles choisissent de préférence des sites révolutionnaires, ce qui permet de combiner éducation patriotique et agrément.
Une manne économique
Plus que des biens spirituels, les sites touristiques rouges sont désormais des sources de potentiel économique.
Rien qu'en 2010, les sites révolutionnaires du Jiangxi ont accueilli plus de 43 millions de touristes, une augmentation de 22 % par rapport à 2008, totalisant des recettes touristiques de 32,7 milliards de yuans (5 milliards de dollars). Cela représente 3,5 % du PIB de la province, d'après les statistiques fournies par le gouvernement local. Au même moment, l'industrie touristique a employé 180 000 personnes et créé directement 900 000 emplois.
Pour accueillir le nombre croissant de touristes visitant le berceau de la révolution chinoise, le gouvernement provincial a investi plus de 600 millions de yuans (93 millions de dollars) dans les infrastructures de 18 sites majeurs.
Grâce à l'amélioration de l'environnement et des équipements de service, les villages locaux ont tire un grand bénéfice de l'industrie du tourisme rouge.
Gu Haibao, ancien travailleur migrant, est désormais le patron d'un restaurant familial au bord de l'autoroute de Jinggangshan. Il nous confie : « Le nombre de visiteurs augmente grandement depuis l'année dernière, comme le gouvernement a construit l'autoroute et le chemin de fer pour encourager l'activité touristique. »
« Je n'aurais jamais imaginé que les affaires seraient aussi bonnes. C'est très encourageant. J'ai déjà ouvert ma première succursale », déclare fièrement M. Guo, ajoutant que l'année dernière il a accumulé un revenu à 7 chiffres.
M. Guo n'est pas la seule personne à espérer gagner de l'argent grâce au tourisme rouge. Dans tout le pays, le tourisme rouge a transformé bon nombre d'anciennes bases révolutionnaires économiquement faibles en nouvelles zones de développement économiques et a offert une meilleure vie à leurs habitants.
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