L'économie mondiale est confrontée à un avenir incertain. La Chine elle aussi doit assumer des défis pour réaliser un développement stable de son économie. Wei Jianing, vice-directeur du département de recherche macroéconomique du centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d'État, a confié au Financial News son point de vue sur la manière dont la Chine évitera les risques financiers et reformera son système financier en 2012. Voici les extraits de ses propos.
L'économie chinoise est confrontée à trois risques majeurs : explosion de la bulle immobilière, menaces sur les réseaux de financement des gouvernements locaux, et rupture dans les chaînes de capitaux pour les prêts privés.
Concernant l'explosion de la bulle immobilière, la banque centrale a en 2009 révélé que les prêts immobiliers représentaient 21 % des nouveaux prêts consentis dans le pays, ce qui est une proportion importante. La question est de savoir si l'économie peut atterrir en douceur après une explosion de la bulle. Pendant la grande dépression aux États-Unis, la bulle immobilière a éclaté avant la bulle financière. Récemment, pendant la crise des subprimes, la bulle financière a été la première à éclater, suivie par la bulle immobilière.
Si le gouvernement ne recourt pas à des ajustements adaptés avant que la bulle n'éclate mais se contente de soutenir cette bulle avec des mesures monétaires, une nouvelle bulle va se former et de nouveaux ajustements seront nécessaires. Si la bulle immobilière explose, l'économie devra-t-elle faire face à un atterrissage brutal ? Si cela arrive, cela aura évidemment un impact sur les banques.
Au niveau local, les gouvernements locaux devront rembourser les sommes importantes qu'ils ont empruntées auprès des banques en 2008 et 2009, et ils auront besoin de beaucoup d'argent pour ce faire. Le gouvernement central a récemment resserré son contrôle sur le marché de l'immobilier, en réduisant les revenus que les gouvernements locaux perçoivent lors des transferts des droits d'usufruit des terrains, qui est une source importante de revenu. Parallèlement, les banques commerciales manquent de mesures incitatives pour accorder de nouveaux prêts aux gouvernements locaux, car le taux d'intérêt qu'elles leur accordent est de 10 % moins élevé que le taux d'intérêt de référence, alors que le taux d'intérêt pour les prêts aux entreprises est de 30 à 50 % plus élevé que les taux d'intérêt de référence. Par conséquent, il est difficile pour les gouvernements locaux d'obtenir de nouveaux prêts auprès des banques ou d'émettre des obligations pour se financer, ce qui accroît les risques sur les réseaux de financement.
En ce qui concerne les problèmes des crédits privés, qui ont été illustrés à Wenzhou, dans la province du Zhejiang, en septembre dernier, j'ai le point de vue suivant.
Tout d'abord, les taux d'intérêt des crédits privés sont trop élevés, ce qui provoque une rupture dans la chaîne de capitaux. Les risques entourant le crédit privé augmentent rapidement.
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