Pour donner une idée du potentiel commercial de l'Afrique, le Brookings Institute de Washington l'a décrit comme « le deuxième continent par sa taille, à peu près trois fois grand comme les États-Unis. Du point de vue de son économie, l'Afrique est pourtant petite. En 2010, son PIB était approximativement de 1 600 milliards de dollars, contre 14 500 milliards pour les États-Unis. »
Il est évidemment inutile de faire des comparaisons, puisque les pays et les continents ont des histoires différentes et ne partagent pas les mêmes perspectives futures. Quoi qu'il en soit, cela permet d'imaginer le potentiel du commerce régional en Afrique, étant donné l'immensité de son territoire. On considère désormais que le commerce, plutôt que l'aide, aidera en dernier recours un pays à croître et à trouver une stabilité à long terme. L'Afrique s'est réveillée et a commencé à espérer que cela pourrait être la solution à sa croissance économique à long terme.
Cette année, au Forum économique mondial de Davos, le commerce régional de l'Afrique figurait en bonne place dans le calendrier des discussions, avec des dirigeants africains appelant à une coopération plus étroite en matière d'énergie et de projets d'infrastructures entre les pays du continent.
Le Président sud-africain Jacob Zuma a appelé à un investissement massif en matière d'infrastructures pour promouvoir le commerce africain. Lors de la même session, le Premier ministre kenyan Raila Odinga a souligné que « le commerce intra-africain est négligeable. L'Europe commerce plus à l'intérieur de son territoire qu'avec le reste du monde. » Le Président guinéen Alpha Condé a déclaré : « Si nous voulons aller de l'avant, nous devons nous aider nous-mêmes. Si nous agissons ainsi, nous pourrons produire notre propre énergie, et supprimer les obstacles au commerce. »
D'après la Banque mondiale, le commerce intra-africain demeure très faible. Le manque de diversification dans les produits, la faible complémentarité commerciale parmi les pays africains et les coûts commerciaux élevés contribuent à perpétuer cette état de fait. Les conditions nécessaires pour permettre au commerce régional de prospérer sont absentes : la faiblesse des infrastructures de communication et de transport et un réseau énergétique peu fiable sont les obstacles principaux au commerce africain sur le continent et avec le reste du monde.
À l'heure actuelle, la plupart des exportations africaines sont encore envoyées sur les marchés des pays industrialisés. Seulement 10 à 12 pour cent sont destinés aux autres pays africains. C'est moins de la moitié de la situation des autres pays émergents, sans compter que la moitié du commerce inter-régional sur le continent s'effectue au sein de la Communauté de développement d'Afrique australe, dominée par l'Afrique du Sud, d'après le journal The Guardian. Pour encourager le commerce régional, il doit y avoir des investissements sérieux dans les transports et les autres infrastructures ainsi que des financements et des soutiens au commerce.
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