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PRÊT AU DÉPART: Le capital privé va jouer un plus grand rôle dans le développement de l'économie chinoise |
Wang Jiarui est le dirigeant d'un petit magasin de matériaux de construction à Yiwu, dans la province du Zhejiang. Quand il a créé cette entreprise, il y a dix ans de cela, trouver des financements était un véritable casse-tête. « J'ai dû emprunter de l'argent à mes amis et à ma famille », explique notre entrepreneur. Depuis cette époque, la situation s'est améliorée peu à peu.
Wang se souvient que quand il a eu urgemment besoin de 600 000 yuans supplémentaires (65 238 dollars) pour acheter un lot de tuiles en céramique en octobre 2010, il a contacté la Banque commerciale de Chouzhou, au Zhejiang, pour lui demander son avis. La banque a évalué ses capacités logistiques et de stockage et a accordé un prêt à un an pour le magasin de Wang au bout de huit jours seulement. Wang a déjà remboursé le principal et les intérêts.
Financement alternatif
Comme l'entreprise de Wang, plus de 97 pourcent des sociétés du Zhejiang sont rangées dans la catégorie des petites et micro-entreprises, et contribuent pour plus de 80 pourcent du PIB de la province. Pourtant, tout le monde n'est pas aussi chanceux que Wang. Un rapport récent de la Fédération du commerce et de l'industrie de Chine estime qu'environ 90 pourcent des PME chinoises ne peuvent obtenir de prêts auprès des banques. Au cours des trois dernières années, environ 62,3 pourcent de leur financement provient de prêteurs privés.
De nombreuses PME ont connu des situations financières instables en raison de l'augmentation des prix des matières premières et de la main-d'œuvre, d'une baisse des exportations, et de leur difficulté à trouver des financements, explique Gu Shengzhu, qui a mené différentes études de terrain dans la province côtière l'an dernier. « La situation [dans laquelle se trouvent les PME] est devenue pire que pendant la crise financière mondiale en 2008 », estime-t-il.
En octobre, le Conseil des affaires d'État s'est prononcé pour un soutien financier et fiscal plus important pour les PME en réduisant leur niveau d'imposition et en encourageant les banques à augmenter le crédit.
Dans les prochains mois, le Conseil des affaires d'État a continuellement mis la priorité sur l'expansion des circuits financiers et a publié avec succès une série de mesures de soutien, tenant compte du fait que la difficulté à se financer est la difficulté première des petites entreprises.
Liu Kegu, président de l'Association de micro-finance de Chine, fait tout son possible pour résoudre les problèmes financiers des PME. Liu explique que les activités privées de crédit doivent être mieux guidées et régulées de manière à jouer un rôle positif dans la stimulation de l'économie nationale. Il appelle également à la création d'institutions financières au niveau local pour fournir des services aux micro-entreprises, aux travailleurs indépendants et aux paysans.
« Un système financier à plusieurs niveaux pourrait permettre de promouvoir le développement de l'économie réelle de la Chine », explique Liu à CHINAFRIQUE.
« Comme vous le voyez, une simple petite entreprise n'a pas des besoins énormes de capital, mais la demande de financement dans l'ensemble du pays atteint un pic historique », explique Wang Jiarui, qui appelle à plus d'institutions financières pouvant offrir des services spécialisés aux entreprises privées.
Au cours des dernières années, les entreprises de micro-crédit et les banques de village ont introduit une nouvelle manière de résoudre les difficultés financières des PME en Chine. Fin 2011, il existait 726 banques de villages, d'après la Commission de régulation bancaire de Chine, le principal organe de régulation bancaire du pays.
Le nombre d'entreprises de micro-crédit ont connu une augmentation de 63,81 pourcent en glissement annuel pour atteindre le nombre de 4 282 fin décembre, ce qui s'est traduit par une augmentation impressionante du petit crédit : 391,5 milliards de yuans (62 milliards de dollars), contre 197,5 milliards (313,4 milliards de dollars) fin 2010. Les entreprises de micro-crédit ont accordé 193,5 milliards de yuans (30,71 milliards de dollars) supplémentaires l'an dernier.
« Les entreprises de micro-crédit sont une bonne solution alternative, car elles offrent des échéances de paiement plus souples », explique Gao Dekang, président de Bosideng, une entreprise chinoise de vêtement de la province orientale du Jiangsu.
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