Le potentiel de croissance et de viabilité du secteur des petites et moyennes entreprises (PME) dans les pays en développement a longtemps été sous-estimé. Pourtant, à travers le monde, ces entreprises constituent l'ossature des économies nationales. Les PME sont la force motrice de l'économie locale aux quatre coins du monde, et sont à l'origine de l'innovation et de la compétition dans de nombreux secteurs.
Malgré la reconnaissance de l'importance du secteur des PME par le Plan d'action 2011 du groupe de travail sur le financement des PME (dans le cadre du Partenariat mondial pour l'inclusion financière du G20), les études montrent que les PME, en particulier celles du « chaînon manquant » dans les pays à faible et moyen revenu, manquent depuis toujours d'un accès aux produits financiers et aux services indispensables à leur croissance. Un effort concerté de la communauté mondiale se développe pour s'attaquer aux besoins financiers et non-financiers de ce groupe cible.
En 2012, il y a des signes croissants d'initiatives pour venir en aide aux PME. L'actuel gouvernement britannique aligne ses mesures de soutien en fonction de la croyance de plus en plus partagée que les PME des pays en développement sont la clé pour améliorer le futur, à proche et long terme, de millions d'individus. Le secrétaire britannique au développement international, Andrew Mitchell, va annoncer au printemps 2012 à la Banque mondiale que le Royaume-Uni a l'intention de fournir des financements à un programme de sept ans de soutien financier aux banques chargées d'aider 250 000 entreprises à créer près d'un million d'emplois.
Bobby Pittman, vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), a déclaré que soutenir les PME avait eu un effet de déclenchement, puisque les PME jouent également un rôle clé dans les pays de l'OCDE, où elles sont à l'origine d'au moins 50 % des créations d'emplois chaque année. Les PME sont confrontées à deux problèmes majeurs, à savoir le manque d'infrastructures et les déficits en termes d'accès au financement. Pour les aider à affronter ces défis, la BAD a porté son attention sur la microfinance, un mécanisme susceptible d'aider à faire pencher la balance en faveur des PME (en fournissant des petits crédits pour l'équipement, par exemple).
Le ministre britannique a été on ne peut plus clair: « Nous n'avons aucune possibilité de vaincre la pauvreté à l'échelle mondiale à moins de débloquer les prêts bancaires et de permettre aux entrepreneurs de se développer dans certaines parties négligées du monde. »
Cette opinion est également partagée par certains dirigeants africains. Evelyn Oputo, directrice générale de la Banque industrielle du Nigeria, souligne l'absence de classe moyenne en Afrique comme cause principale des problèmes que rencontrent les PME. « Même si les PME sont les principales créatrices d'emplois, elles n'ont malheureusement pas suffisamment accès aux prêts bancaires. Les principales contraintes sont liées aux questions de garanties et de gestion. »
Au Rwanda, Kampeta Sayinzoga, secrétaire au Trésor et ministre des Finances et de la Planification économique, a souligné que le pays allait dans la bonne direction en adoptant des réformes clés de bonne gouvernance pour créer un environnement favorable aux affaires. Résultats de ces réformes, 6 000 entreprises s'enregistrent en moyenne chaque année, contre seulement 1 200 en moyenne auparavant.
Ces chiffres parlent d'eux-mêmes. Il ne fait pas de doute que l'approche antérieure consistant à accorder des prêts importants aux grandes entreprises bénéficiait à un petit groupe influent d'entrepreneurs mais n'était pas viable pour les populations ayant besoin de travail et d'argent. Pour permettre aux petites entreprises de démarrer puis de croître, il fallait réunir les efforts d'un nombre plus important d'acteurs. Les organisations internationales, les institutions financières, les gouvernements, les gouvernements locaux et les représentants des entreprises de pointe doivent créer un environnement favorable. Bloquer la croissance du secteur revient à freiner la création d'emplois et le développement du secteur privé.
Pour les économies africaines, le prochain niveau consiste à amener les entreprises locales à se développer. Pour ce faire, des outils financiers doivent être créés pour donner aux PME un accès aux capitaux nécessaires. Faire revenir l'économie informelle des pays africains dans un cadre juridique est une priorité dont les dirigeants mondiaux ont désormais conscience.
L'auteur est responsable de la communication chez EMRC, une organisation de réputation mondiale qui offre une plateforme où secteur privé et secteur public se rencontrent pour discuter des opportunités de partenariat - www.emrc.be |