La croissance en baisse rend nécessaire des mesures de stimulation
L'inflation en Chine a ralenti jusqu'à son plus bas niveau depuis deux ans en mai, avec un indice des prix à la consommation (IPC) en hausse de 3 % à l'année précédente et en baisse par rapport au rythme de 3,4 % enregistré en avril (voir le graphique 1). Mai est le quatrième mois consécutif où l'inflation est restée inférieure à l'objectif officiel du gouvernement de 4 % pour l'année, ce qui laisse aux décideurs de l'espace supplémentaire pour assouplir leurs mesures et stimuler la croissance. Le coût de la nourriture, le principal contributeur à l'inflation l'an dernier, a continué de ralentir en mai. Les prix des aliments ont augmenté de 6,4 % par rapport à l'année précédente, en ralentissement par rapport au taux de 7 % d'avril. Pendant ce temps, les prix non alimentaires ont augmenté de 1,4 % en glissement annuel, en baisse par rapport au 1,8 % du mois d'avril.
L'industrie au bord de la contraction
L'activité manufacturière de la Chine a diminué en avril, avec l'indice des directeurs d'achats (PMI) chutant à 50,4 en mai, mettant fin à cinq mois d'affilée de hausse (voir graphique 2). Le der-nier PMI montre que l'industrie décroche, puisqu' un niveau de 50 marque la limite entre l'expansion et la contraction. La baisse de 2,9 points à partir d'avril souligne la faiblesse de l'économie, alors que les fabricants attendent maintenant une politique monétaire stimulante pour soutenir la demande. L'indice de la production manufacturière a chuté de 4,3 points à 52,9, tandis que l'indice des nouvelles commandes a reculé de 4,7 points à 49,8, signe que la nouvelle activité va diminuer, conduisant à une baisse continue de la croissance économique. Il faudra probablement quelques mois pour avoir un meilleur PMI.
Les échanges restent forts
Alors que les indicateurs montrent un ralentissement de l'économie chinoise, les données commerciales pour le mois de mai apportent une lueur d'espoir pour la deuxième économie mondiale. L'excédent commercial de la Chine s'est creusé en mai, alors que les deux demandes internes et externes ont été beaucoup plus fortes que prévues. L'excédent de mai a atteint 18,7 milliards de dollars, légèrement supérieur à celui de l'excédent de 18,42 milliards de dollars enregistré en Avril. Les exportations ont augmenté de 15,3 % en mai en glissement annuel pour atteindre un sommet historique de 181,14 milliards de dollars, dépassant le rythme d'avril de 4,9 % (voir graphique 3). Les exportations vers l'Europe restent faibles, avec des livraisons en hausse d'à peine 1,3 % en 2012. Compensation de la demande décroissante de l'Europe, les exportations vers les États-Unis ont augmenté de 12 % cette année. Pendant ce temps, les importations ont augmenté de 12,7 %, atteignant un montant d'enregistrement 162,64 milliards de dollars et dépassant largement l'augmentation faible de 0,3 % enregistrée en avril. Dans l'ensemble, les économistes doutent que les exportations et les importations puissent maintenir un rythme aussi rapide dans les mois à venir.
Il est temps de passer à l'action
Juste avant la publication des faibles indicateurs économiques du mois de mai, la Banque populaire de Chine (BPC) a, de façon inattendue, réduit son taux directeur et le taux de rémunération des dépôts de 0,25 points, à 6,31 % et 3,25 % respectivement. C'est la première baisse depuis décembre 2008. La Banque centrale a également élargi leur marge de fluctuation, permettant aux taux de rémunération des dépôts de flotter légèrement au-dessus et aux taux directeurs d'être abaissés, une décision visant à aider les consommateurs et les entreprises. En plus de la baisse des taux, la Chine a déployé une série d'initiatives visant à soutenir l'économie, y compris des incitations à l'achat d'appareils ménagers économes en énergie et des réductions d'impôt ciblées. Cependant, il ne faut pas s'attendre à un plan d'incitation économique à grande échelle. Alors que ces nouvelles mesures laissent à penser que l'économie chinoise atteindra son plus bas niveau au deuxième trimestre, seule une réforme structurelle basée sur la consommation et le secteur privé est susceptible d'améliorer les perspectives de croissance du pays sur le long terme.
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