Coopération agricole avec l'Afrique - Quel avenir ?
Les ressources naturelles demeurent le principal sujet du dialogue économique Chine-Afrique. Toutefois, la participation de la Chine au secteur agricole africain a récemment pris plus d'importance. Selon le ministère chinois de l'Agriculture, le commerce Chine-Afrique sur les produits agricoles a connu une croissance rapide en 2011, avec un volume total des échanges atteignant près de 4,8 milliards de dollars. Cela représente une augmentation en glissement annuel de plus de 40 % et près de 8 fois le niveau de 2001. Les importations chinoises de produits agricoles en provenance de l'Afrique ont augmenté d'environ 45 % en glissement annuel pour atteindre 2,33 milliards de dollars.
En plus de l'augmentation des volumes des échanges agricoles, la Chine a continuellement investi dans le secteur agricole de l'Afrique. La Chine a mis en place plus de 25 centres d'exposition agricole à travers le continent, avec plus de 4 000 techniciens agricoles formés depuis 2006, lorsque plusieurs objectifs agricoles ont été fixés dans le cadre des huit mesures approuvées par le Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC). Alors que la Chine va sécuriser de nouveaux marchés et bénéficier de la réception des importations africaines, l'objectif ultime est d'accroître les rendements des cultures africaines et de renforcer la sécurité alimentaire. Au Mozambique par exemple, la Chine a promis 800 millions de dollars pour moderniser l'infrastructure agricole du Mozambique, ce qui comprendra des projets de captage d'eau. Cette année, le FOCAC est tenu d'avoir des objectifs tout aussi ambitieux.
Dans le secteur agricole, la Chine a clairement des leçons à offrir à l'Afrique en tant que pays nourrissant 20 % de la population mondiale sur seulement environ 8 % des terres arables de la planète. Par ailleurs, une écrasante majorité de ce que la Chine consomme est cultivée localement, bien que cela ait commencé à changer en raison des effets d'une population croissante et de la pollution qui réduit les terres arables. En revanche, la plupart des pays africains restent des importateurs nets de denrées alimentaires, en particulier de céréales. Cette situation est encore exa-cerbée par le fait que plus des trois quarts du continent reposent sur l'agriculture pour leur subsistance principalement, ce qui est souvent insuffisant pour satisfaire toute la demande intérieure. Ce contraste entre les régions offre des possibilités de synergies qui peuvent en effet conduire à une situation « gagnant-gagnant » pour les deux parties.
Comme avec d'autres secteurs, la Chine mise également sur la combinaison de l'aide et des affaires grâce à la formation d'experts africains et des accords, qui permettent aux entreprises agroalimentaires chinoises d'entrer sur le marché africain.
➲ Guinée_juin : La Guinée a mis en service sa première mine de fer, avec l'aide de la compagnie Bellzone et du Fonds chinois international. La mine a des réserves estimées à 40 millions de tonnes.
➲ Zimbabwe_juin : Suite à la visite du Premier ministre Morgan Tsvangirai à Beijing, le Zimbabwe a annoncé la signature d'un accord accordant aux entreprises chinoises l'accès à des projets de production d'énergie.
➲ Afrique du Sud_juin : La compagnie chinoise Huawei a été choisie comme fournisseur de réseau à large bande pour la société Telkom. Ce projet devrait permettre d'améliorer les services pour 4 millions d'utilisateurs.
➲ Soudan_mai : Le ministère soudanais de l'Agriculture a passé un accord avec le Centre chinois de transfert de technologie agricole au Soudan, qui permettra de cultiver une variété génétiquement modifiée de coton dans l'Est du pays.
➲ EtHiOpie_mai : Le fabricant chinois de chaussures Huajian a annoncé qu'il allait investir 2 milliards de dollars dans le parc industriel construit par la Chine dans la banlieue d'Addis-Abeba. |