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STABILITÉ : La banque centrale va continuer l'application d'une politique monétaire destinée à appuyer la croissance |
Le gouvernement chinois a annoncé début 2012 que le pays continuerait à appliquer une politique fiscale proactive et une politique monétaire prudente pour soutenir une croissance économique constante et relativement rapide. Le 2 août, la Banque populaire de Chine, banque centrale du pays, a publié un rapport sur l'application des politiques monétaires en 2012, qui démontre l'efficacité de ces mesures.
Pendant la première partie de 2012, la banque centrale a intensifié ses efforts pour ajuster sa politique monétaire, tirer pleinement parti de la fonction d'endettement des taux d'intérêt, maintenir une croissance appropriée du crédit monétaire et maintenir une échelle raisonnable de financement social.
Les institutions financières ont offert la somme impressionnante de 63,3 mille milliards de yuans (9,95 mille milliards de dollars) pendant la première partie de l'année, soit 15,9 % de plus en glissement annuel et 0,4 point de plus qu'à la fin du semestre précédent.
Pourtant, des problèmes complexes apparaissent pour la nouvelle phase de la politique : nouvelle hausse des prix immobiliers et ralentissement économique. Une économie qui ralentit doit être stimulée par une politique monétaire souple. Et pourtant, injecter des liquidités dans le marché ne servira qu'à édulcorer les efforts de contrôle macro-économique sur le secteur immobilier.
À l'heure actuelle, la position de la banque centrale consiste à soutenir l'économie réelle, à maintenir la stabilité générale des prix et à conserver une croissance économique stable mais relativement rapide.
Le besoin de stimulation
Depuis la crise financière de 2008, la plupart des économies mondiales ont adopté une politique monétaire souple, et la Chine ne fait pas exception.
Le pays a mis au point un plan de stimulation de la relance économique de 4 mille milliards de yuans (635 milliards de dollars). Depuis le second semestre 2010, le pays a resserré sa politique monétaire pour combattre l'inflation, et sa croissance économique est passée de 9,8 % dans le quatrième trimestre 2010 à 7,6 % dans le second trimestre 2012. Les économistes se sont demandés si un stimulus supplémentaire était nécessaire.
Il n'est pas nécessaire d'assouplir encore la politique monétaire ou d'adopter de nouvelles politiques de stimulation, explique Fan Jianping, directeur du Département de prévision économique du Centre d'information de l'État.
« Des changements positifs ont eu lieu dans deux secteurs majeurs qui ont un impact vital pour l'économie chinoise. Tout d'abord, dans la construction des infrastructures, la tendance baissière des investissements, causée par les difficultés de financement des gouvernements locaux, a été renversée et l'investissement a à nouveau crû dans au deuxième trimestre 2012. Deuxièmement, les ventes de logements ont augmenté par rapport au mois de juillet de l'an passé, permettant ainsi de réduire les effets négatifs du marché immobilier sur la croissance économique. Ces changements peuvent apporter un élan à la reprise économique », explique Fan.
Le ralentissement de la croissance économique est lié à l'approche du contrôle macro-économique prôné par le gouvernement central. Le gouvernement chinois privilégie une économie plus saine et projette d'adopter un ajustement structurel pour séparer l'économie des industries les plus polluantes et les plus énergivores. La Chine encourage désormais le décollage des industries de pointe à haute valeur ajoutée. Les secteurs stratégiques émergents sont maintenant les points clés du soutien gouvernemental et des plans de subvention.
La Commission d'État pour le développement et la réforme est déterminée à faire passer la proportion des industries stratégiques émergentes dans le PIB à 8 % en 2015 et 15 % en 2020 contre 4 % en 2010. Cela permettra à ces industries de devenir une force motrice majeure pour le développement économique de la Chine, explique Fan.
Face aux pressions baissières sur la croissance économique, la banque centrale devra choisir une politique monétaire prudente pour deux raisons. D'abord, même si l'index des prix à la consommation, un indicateur important de l'inflation, a augmenté de 1,8 % en juin, mesuré en glissement annuel, soit son plus bas niveau depuis février 2010, le pays rencontre toujours des incertitudes, notamment les désastres naturels, l'augmentation du coût du travail, la reprise à la hausse des prix immobiliers et un probable pic du prix du pétrole. La pression inflationniste a rendu nécessaire une politique monétaire prudente, explique Xie Taifeng, doyen de l'École de finances et d'industrie bancaire de l'Université de commerce et d'économie internationale.
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