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FRET TERRESTRE: La nouvelle Route de la Soie est un moyen pour transporter les matériaux de construction |
Le manque d'accès pour le fret est particulièrement prononcé au Xinjiang, la région d'Eurasie la plus éloignée de la mer.
Après la fondation de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en 2001, les États membres de l'OCS, qui comprennent maintenant la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan, se sont vite rendus compte que la géographie était un avantage. L'amélioration des liaisons ferroviaires et terrestres pourrait signifier la réduction par deux des temps de transit pour les marchandises envoyées de n'importe quel endroit entre l'Extrême-Orient et l'Europe. L'idée d'une nouvelle route de la soie était née.
« Le transport maritime représente encore 95 % du commerce Chine-Europe de marchandises. Dans les prochaines années, nous espérons augmenter la proportion du transport de marchandises par voie terrestre à 10 % », a déclaré Albertas Aruna, secrétaire de l'Association du corridor de transport Est-Ouest.
À ce jour, la plupart du fret par voie terrestre entre la Chine et l'Europe s'effectue par camions. Mais les choses changent puisque l'infrastructure ferroviaire du Xinjiang et des pays d'Asie centrale s'améliore rapidement.
L'année 2008 a vu le premier test de train de marchandise entre Beijing et Hambourg en Allemagne. Cette ligne appartient à la compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn (DB). Le train a roulé le long de la ligne du Transsibérien et atteint sa destination à 10 000 kilomètres de distance en 20 jours, soit deux fois plus vite par la voie maritime.
En 2011, la DB a changé de tactique et commencé à emprunter la ligne Xinjiang-Kazakhstan pour le fret terrestre. En avril de l'année dernière, elle a ouvert une ligne Chongqing-Duisburg à travers le Xinjiang, la Russie, la Biélorussie et la Pologne. Le premier train a mis 15 jours pour parcourir les 11 179 km. Un service régulier a été mis en service peu de temps après, sur une base journalière, et on envisage de mettre en place deux départs par jours pour 2013.
Cette année, le train de marchandise Saule a rejoint le train de la DB pour fournir un service de fret quotidien entre la Chine et l'Europe. Géré par VPA Logistics, une entreprise lithuanienne, le train part de Chongqing pour relier le plus grand port de Belgique, Anvers.
Faciliter le fret ferroviaire
Ces pionniers de la « Route de la soie » sont sources d'inspiration, mais il y a encore des nœuds qui doivent être aplatis pour que le rail atteigne son plein potentiel, explique Ji Yuwei, chef du secteur du transport à la Commission économique et sociale de l'ONU pour l'Asie-Pacifique.
« Nous avons besoin de simplifier davantage les procédures de douane, de parvenir à un accord sur les taxes et les assurances, et d'introduire le marquage électronique des wagons », explique Ji.
Lors de l'Exposition Chine-Eurasie, les représentants des entreprises manifestaient un optimisme prudent sur les perspectives offertes par la nouvelle Route de la Soie.
« À l'heure actuelle, seulement 10 % du commerce s'effectue par le rail, dont la majeure partie s'arrête en Asie Centrale », confie You Zhengrong, vice-directeur de l'agence international de fret Lianyungang, dont le siège se trouve dans la province du Jiangsu.
« Nous pourrions être intéressés par l'envoi de certaines marchandises en Europe par le rail », explique-t-il. « Mais nous sommes dans le commerce de matériaux de construction, pour lequel le temps de transport n'est pas un facteur crucial. Le transport par voie maritime est plus long mais meilleur marché. La nouvelle Route de la Soie est un concept intéressant, mais en dernier recours, tout est une question de coût. » |