shanghai : Chantier de construction de la Tour de Shanghai
Après une trentaine d'années de réforme et d'ouverture vers l'extérieur, la Chine, qui était placée derrière le centième rang du monde en agrégat économique, est devenue la deuxième économie mondiale et exerce une influence importante sur le système économique international. Néanmoins, l'apparition de certains problèmes, tels que le déséquilibre de la structure économique, la répartition inégale des richesses sociales et le ralentissement de la croissance économique depuis plus d'un an, suscite le souci du public sur la durabilité de la croissance économique chinoise. Dans ce contexte, de nombreux économistes appellent à de nouvelles réformes économiques.
Du 15 au 19 septembre 2012, plus de 120 économistes provenant de 29 provinces, municipalités et régions autonomes de la Chine se sont réunis à Moganshan, au district Deqing dans le Zhejiang (sud-est de Chine) pour discuter des nouvelles voies de réformes à suivre ainsi que des difficultés à surmonter pour le prochain stade de développement du pays.
D'après Li Luoli, vice-directeur de l'Institut de recherche sur la réforme économique de la Chine (CSER), la réforme économique du pays est devenue aujourd'hui plus difficile et compliquée qu'avant. « La divergence d'intérêts a fait apparaître différents groupes d'intérêts. Une réforme que soutiennent les uns pourrait être contrecarrée par les autres, ce qui rend très difficile la réforme actuelle », a observé M. Luo.
Peng Sen, ancien vice-directeur de la Commission nationale du Développement et de la Réforme, estime que la future réforme économique chinoise devra résoudre en priorité quatre relations : celles entre le gouvernement et le marché ; entre les autorités centrales et locales ; entre les régions urbaines et rurales ; entre le développement économique et le progrès social.
Réforme future : principes à respecter
Dans la réunion mentionnée ci-dessus, les experts et chercheurs ont parvenu à un consensus sur les principes à suivre dans la réforme future, à savoir : insister sur le principe de s'orienter vers le marché, insister sur le statut primordial des entreprises publiques et insister sur le principe de briser le monopole administratif du gouvernement.
D'après Gao Shangquan, directeur d'honneur du CSER, l'objectif de la réforme économique de la Chine est de mettre en place un système de marché socialiste, réalisant la répartition de ressources par le marché et transformant l'économie planifiée en économie de marché socialiste. Dans ce processus, il faut respecter les règles de l'économie de marché et ne pas les rejeter au prétexte du régime socialiste de la Chine. Le principe d'insister sur l'orientation de marché ne peut pas être changé.
Quant à l'opinion préconisant l'élargissement de l'économie privée, M. Gao souligne que la Chine doit insister sur le statut primordial de l'économie publique, la proportion relativement importante de celle-ci dans l'économie nationale ne devant pas être considérée comme une raison pour la réforme économique.
M. Gao indique d'ailleurs qu'il faut réduire l'intervention administrative dans les activités micro-économiques, car cela pourrait aboutir à la corruption du gouvernement et aggraver la répartition injuste des richesses sociales. D'après lui, il faut accélérer la réforme du système administratif pour créer une atmosphère de concurrence équitable du marché.
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