ningxia : Un travailleur migrant marchant dans la gare de Yinchuan

Deux réformes d'urgence

Malgré une croissance rapide, il faut voir que l'économie chinoise présente également pas mal de problèmes. Selon Hua Sheng, président de l'université Yanjing Huaqiao de Bejiing, parmi ces nombreux problèmes, le plus urgent à résoudre, c'est de réformer le système d'état civil actuel.

Aujourd'hui, la Chine voit son taux d'urbanisation augmenter d'année en année. En 2011, ce chiffre a atteint 51,27 %. Mais le système d'état civil actuel a divisé la population en deux sortes : ceux des régions urbaines et les autres des régions rurales tandis que l'état civil ne peut pas être librement transféré d'un endroit à l'autre. Ainsi, beaucoup de paysans travaillent dans les villes mais leur état civil reste encore rural, ce qui leur empêche de profiter des services sociaux des villes hôtes. Cela entraîne beaucoup d'inconvénients à la vie de ces derniers et constitue un facteur d'instabilité sociale.

En plus de la réforme de l'état civil, la réforme du système de répartition des revenus constitue l'appel de presque tous les chercheurs participant à la réunion.

Selon Wang Xiaolu, vice-directeur de l'Institut de recherche sur l'économie nationale rattaché à la Fondation de recherche sur la réforme économique de la Chine, pour promouvoir effectivement la répartition équitable, il faut déterminer avec précision les éléments qui doivent être réformés.

Il dit que la réforme pourrait être commencée par les mesures suivantes. Premièrement, réduire davantage le fardeau fiscal des petites et micro-entreprises qui jouent un rôle important en termes d'embauche. Actuellement, les normes pour la réduction des impôts de ces dernières sont trop strictes, et il est nécessaire d'augmenter le nombre des entreprises pouvant bénéficier d'une réduction d'impôt.

Deuxièmement, élever le niveau de l'assurance vieillesse et le revenu minimum garanti dans les régions rurales tout en augmentant sans cesse le revenu des paysans. Aujourd'hui, le revenu minimum garanti dans les régions rurales reste encore trop bas pour jouer un rôle significatif et une augmentation de 30 % à 40 % de ce dernier, qui n'est pas impossible à supporter par le budget central, sera un pas important dans l'amélioration de répartition de revenus.

Troisièmement, couvrir tous les paysans-ouvriers par la sécurité sociale. Ces gens-là travaillent pendant presque toute l'année loin de leur pays natal, qui ne peuvent profiter de la sécurité sociale de la région d'origine ni de celle des villes hôtes. Alors, à l'exception des plus grandes villes comme Beijing, Shanghai et Guangzhou, d'autres villes doivent changer la politique d'état civil et accorder le statut de résident aux travailleurs migrants.

Quatrièmement, il faut assurer l'utilisation transparente des ressources publiques et les publier en détail, notamment, dans le domaine financier, il faut mettre tous les revenus dans le budget et le publier en détail devant tous les citoyens.

Poursuivre l'ouverture vers l'extérieur

Actuellement en Chine, il existe un point de vue mettant en question l'élargissement de l'ouverture, disant que la Chine doit diminuer son ouverture face au protectionnisme commercial adopté par les pays européens et américains. Pour cette question, les participants de la réunion sont persuadés que la Chine doit non seulement élargir l'ampleur de l'ouverture, mais participer activement à la formulation des règles des activités économiques mondiales.

D'après Liu Zhiming, chercheur de l'Institut des finances de Wudaokou rattaché à l'université de Tsinghua, c'est le moment le plus convenable pour le secteur financier chinois de sortir des frontières nationales. La crise financière internationale éclatée en 2008 a provoqué un réajustement du système financier international visant à hisser le statut des économies émergentes. Dans ce cas-là, le secteur financier de la Chine doit participer activement à cette tendance, ce qui est non seulement l'intérêt du secteur financier chinois lui-même, mais aussi la responsabilité de rétablir un ordre international plus raisonnable.