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INTERACTION : Huawei expose ses produits de télécommunications à large bande lors du salon 4G World de Chicago, États-Unis |
Probablement troublé par un rapport d'une commission de la Chambre des représentants des États-Unis, le House Permanent Select Committee on Intelligence, qui affirme que « Huawei et ZTE (Zhongxing Telecommunication Equipment) menacent la sécurité nationale américaine », Huawei, le deuxième fournisseur d'équipements de télécommunications dans le monde, a fait accélérer les étapes préliminaires pour être coté en bourse. Même si le siège de la société, basé à Beijing, nie toute préparation de faire un premier appel public à l'épargne, des personnes bien informées révèlent que Huawei a été en contact avec des cabinets comptables internationauxs et des banques d'investissement, et que Hong Kong et Londres sont les choix les plus probables.
Des cinq géants mondiaux des télécommunications, Huawei est le seul à être un groupe public et souffre de la mauvaise volonté des États-Unis, fermement opposés à l'expansion de Huawei sur leur sol.
Le 8 octobre, la commission a dévoilé le résultat d'un an d'enquêtes sur Huawei et ZTE, qui demande que le gouvernement américain n'utilise pas d'appareils fabriqués par ces deux entreprises. Le 14 octobre, le Congrès américain a annoncé de nouvelles enquêtes concernant les deux groupes chinois.
Huawei a fait valoir que ce rapport visait à entraver l'accès au marché américain des entreprises chinoises du secteur des technologies de la communication et de l'information, en créant de fausses allégations et des rumeurs, sans tenir compte de la grande quantité d'informations factuelles fournies par Huawei et de son bon bilan en termes de sécurité des réseaux aux États-Unis et dans le monde entier.
ZTE a également déclaré que ses équipements ne représentaient aucune menace pour la sécurité nationale américaine, car tout le matériel qu'elle avait fourni à des opérateurs américains avaient été évalué par le laboratoire américain d'évaluation de la sécurité, supervisé par le gouvernement américain.
Il n'est pas sûr que la prochaine introduction en bourse suffise à insuffler un nouvel élan à la stratégie américaine de Huawei. Au sein du groupe, les désaccords font rage sur la question de sa privatisation. C'est en novembre 2011, lorsque le House Permanent Select Committee on Intelligence a décidé d'une enquête sur Huawei et ZTE, que la direction et le conseil d'administration de Huawei ont évoqué la possibilité d'une introduction en bourse.
Les partisans de la privatisation pensent qu'une introduction en bourse pourrait améliorer la transparence de l'entreprise et ses revenus, tandis que ceux qui s'y opposent ont fait valoir un plan d'introduction en bourse ne donnerait pas le résultat souhaité, puisque ZTE, déjà cotée en bourse, faisait elle aussi l'objet d'une enquête.
Contexte politique
En 2007 et 2008, les deux tentatives de Huawei pour acquérir 3COM, un fabriquant américain d'équipements de réseau, ont été bloquées pour des questions de sécurité nationale. En 2010, ses offres sur 2Wire et la branche de réseau de téléphones mobiles de Motorola n'ont pas réussi à obtenir le feu vert du gouvernement américain. En 2011, l'entreprise de tentative de rachat de 3Leaf, un serveur américain, a été bloquée.
La commission a répété que Huawei était largement financée par le gouvernement chinois qui veut s'en servir comme cheval de Troie pour infiltrer le réseau américain de communication en cas de besoin.
Malgré ces allégations de « menaces à la sécurité » évoquées par le Congrès américain, aucune preuve n'a été fournie jusqu'à présent. Les États-Unis ont un niveau de développement de réseau et de télécommunications beaucoup plus avancé que la Chine. S'il existe des menaces sécuritaires, les États-Unis s'en seraient aperçus depuis longtemps.
D'après le rapport, « Huawei entretient des relations étroites avec le gouvernement chinois », qui souligne le rôle de Ren Zhengfei, le fondateur de la société, qui a servi au sein de l'APL (Armée populaire de libération) dans les années 1970 en tant qu'ingénieur dans l'unité de recherche en technologie de l'information.
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