|
Quelques étudiantes apprenent à faire la cuisine dans un centre de services ménagers, à Chongqing, le 16 août 2012 |
Le gouvernement chinois a publié le 12 décembre dernier le « 12ème Plan quinquennal (2011-2015) de développement du secteur des services », le premier du genre à avoir pour thème le développement du secteur tertiaire.
Le Plan a défini l'objectif à atteindre par ce secteur dans les quelques années à venir : un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de la valeur ajoutée du secteur dépassant celui du PIB national, et un TCAM des investissements en actifs immobilisés dépassant celui de toute l'économie nationale et du secteur secondaire.
En Chine, les capitaux d'État sont beaucoup moins présents que les capitaux privés et étrangers en termes d'investissements dans le secteur tertiaire: c'est pourquoi ce Plan offre une grande opportunité à ces deux derniers groupes d'investisseurs.
Durant les cinq dernières années, les capitaux étrangers ont été investis massivement dans les institutions financières, le marché des capitaux, la médecine, l'hygiène et dans d'autres branches d'activités de services en Chine. Parmi tous les investissements étrangers, ceux liés au secteur tertaire ont vu leur part augmenter d'année en année. Selon un rapport de Shenyin & Wanguo Securities, d'ici quelques années, les investisseurs étrangers pourraient bénéficier d'une plus grande ouverture du secteur tertiaire chinois, notamment grâce à une simplification des formalités.
Promouvoir la demande intérieure
« La promulgation du Plan va accélérer la consommation en services tout en rationalisant davantage la structure de consommation des Chinois », a déclaré Zhao Ping, vice-directrice du Département de recherche sur l'économie de la consommation à l'Institut de recherche sur la coopération commerciale et économique internationale rattaché au ministère chinois du Commerce.
En analysant la structure de consommation des Chinois, on constate que la consommation en marchandises occupe une part majeure tandis que la consommation en services est relativement faible, et que le rythme de croissance de cette dernière est loin derrière la première. Durant près de 30 ans, la consommation en marchandises maintenait, même à son plus bas niveau, un taux de croissance à deux chiffres, alors que le taux de croissance de la consommation en services n'a jamais atteint 10 %.
Selon Zhao Ping, il y a deux obstacles qui entravent le développement de la consommation en services. En premier lieu, il existe un monopole dans certaines branches d'activités dont les télécommunications, la vente de produits pétroliers raffinés. Ensuite, le potentiel de certains services concernant la vie courante tels que les services ménagers, la culture, les divertissements et loisirs, le sport, est loin d'être mis en valeur.
Face à ces problèmes, le Plan prévoit des mesures spéciales : « approfondir les réformes dans les télécommunications, les chemins de fer, et d'autres branches du secteur tertiaire; élargir l'ouverture du marché et diversifier les investisseurs pour former un environnement de concurrence efficace; encourager les capitaux privés à investir dans les services financiers, le transport, les télécommunications, la médecine et l'hygiène, l'éducation, la culture, le sport et les travaux d'urbanisme, et créer un environnement favorable pour eux ». Toutes ces mesures vont accélérer le développement du secteur et stimuler la consommation.
Selon le rapport de Shenyin & Wanguo Securities, le Plan aura des conséquences positives en termes de création d'emploi en Chine, pays en plein processus d'urbanisation.
Selon le rapport, la Chine avait accordé trop d'importance au développement du secteur industriel, en particulier des industries lourdes et chimiques, peu créatrices d'emplois, ce qui a abouti à un niveau d'urbanisation très faible. Dans ce domaine, le secteur tertiaire peut jouer un rôle plus efficace. D'après le Plan, en 2015, la part de la population active du secteur tertiaire dans toute l'économie nationale va augmenter de 4 % par rapport à 2010.
|