En raison de leurs prix compétitifs et de la qualité de leurs produits, les entreprises chinoises jouissent d'une grande popularité dans le secteur des télécommunications en Afrique. Par exemple, l'Orange San Francisco, un smartphone Android à petit prix lancé par ZTE en Afrique, utilise les mêmes pièces qu'un téléphone portable sud-coréen, mais pour la moitié du prix. Le smartphone Ideos de Huawei a été un succès au Kenya dès son lancement en 2012.
Liu Youfa, directeur adjoint de l'Institut chinois des études internationales, a déclaré que les entreprises chinoises bénéficient d'un avantage concurrentiel, en particulier dans la construction de systèmes informatiques et de réseaux de télécommunications, domaines où leurs services sont plus en accord avec les préférences du marché africain et le pouvoir d'achat local.
Un financement important est l'autre facteur sur lequel repose le succès des entreprises chinoises de télécommunications en Afrique, selon Liu. En décembre 2012, La Banque chinoise de développement (BCD) et ZTE ont signé un nouvel accord de coopération stratégique, qui est le troisième du genre passé entre les deux parties après deux accords successifs signés en 2005 et 2009. Selon cet accord, la coopération financière entre la BCD et ZTE se chiffrera à 20 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.
« Le gouvernement chinois, en conformité avec les pratiques internationales, offre aux entreprises chinoises présentes en Afrique des prêts à l'appui, des services de conseils en matière de production et d'autres services, leur permettant ainsi de renforcer leur statut mondial dans leurs domaines respectifs », a déclaré Liu.
Compétition et coopération
La Chine et l'Afrique ont coopéré avec succès dans le secteur des télécommunications, grâce aux entreprises chinoises participant à une série de projets de construction de réseau à fibre optique au Nigeria, en Éthiopie et en Tanzanie.
La Chine encourage ses institutions financières et ses entreprises à prendre une part active aux projets d'infrastructure en Afrique et à élargir la coopération dans les transports, les télécommunications, l'énergie, l'approvisionnement en eau, l'électricité et d'autres domaines. Cette politique permet d'améliorer progressivement les investissements sur le continent et l'environnement commercial, et de promouvoir l'intégration économique régionale, selon Gao Hucheng, vice-ministre du Commerce.
Le directeur des Affaires publiques de la Commission nigériane des communications, Tony Ojobo, estime que la Chine a non seulement favorisé le développement des technologies de télécommunications en Afrique, mais a aussi stimulé le développement global de l'économie africaine. « La Chine joue un rôle important dans la réduction de la pauvreté, le développement agricole, l'égalité entre les hommes et les femmes, et la lutte contre le changement climatique », a-t-il déclaré.
Mais, en plus d'affronter les entreprises de télécommunications chevronnées des pays développés, les entreprises chinoises font face à la concurrence accrue des entreprises de télécommunication africaine.
« Les sociétés locales de télécommunications ont également connu une croissance rapide au cours du processus d'industrialisation », explique Xing Houyuan, directeur du Centre de recherche sur l'investissement étranger de l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique, dépendant du ministère du Commerce. « D'ailleurs, la différence des normes de communication existantes en Chine et en Afrique pose des problèmes aux entreprises chinoises. » |