Lors de la première session de la 12ème Assemblée populaire nationale, l'ancien Premier ministre Wen Jiabao a annoncé les chiffres de la croissance financière de la Chine. Yi Xianrong, chercheur à l'Institut des finances et des banques relevant de l'Académie chinoise des sciences sociales, les a analysés dans un article pour Securities Daily, en tenant compte du contexte de développement actuel de la Chine. Voici des extraits de ses conclusions:
Selon le Rapport sur le travail du gouvernement publié le 5 mars en Chine, le produit intérieur brut (PIB), l'indice des prix à la consommation (IPC) et la masse monétaire au sens large (M2) devraient augmenter respectivement de 7,5 %, 3,5 % et 13 %, avec un déficit budgétaire fixé à 2 % du PIB. En 2012, ces indicateurs étaient respectivement de 7,5 %, 4 %, 14 % et 1,5 %.
La croissance du PIB se situera entre 6 et 8 % tel que l'avait annoncé Hu Jintao en novembre de l'année dernière lors du 18ème Congrès national du Parti communiste chinois, et l'accent sera mis sur la qualité et l'efficacité plutôt que la rapidité de la croissance.
La Chine montrera une meilleure dynamique économique en 2013. Avec la croissance du marché du logement, le PIB devrait croître de 8 % au cours des premiers mois de 2013. En prenant en compte le cycle politico-économique, une nouvelle vague d'investissements par les collectivités locales devrait permettre de pousser la croissance annuelle du PIB à plus de 8 % en 2013.
Par conséquent, la nouvelle génération de dirigeants chinois doit non seulement maintenir la croissance économique, mais aussi faire face aux problèmes actuels, dont les bulles immobilières, les risques liés au système bancaire parallèle et le surinvestissement. Cela ne sera pas facile, compte tenu des incertitudes externes telles que la lente reprise de l'Amérique, la crise de la zone euro et la dépréciation du yen.
En 2013, l'IPC restera en dessous de 3,5 %, ce qui peut être lié à sa faible croissance en 2012. En raison de faibles niveaux de prix dans une économie mondiale fragile, la Chine pourrait atteindre son objectif sans difficulté. Mais la différence dans les calculs de l'IPC établi en Chine et dans le monde développé ne masque pas les pressions inflationnistes. Lorsque le prix du porc commencera à rebondir, la Chine devra faire face à de fortes pressions pour maintenir un IPC faible. En outre, le boom de l'investissement provoqué par la transition de leadership en Chine peut être lié à l'évolution des prix à la hausse. Le gouvernement ferait bien de garder un œil vigilant sur les variations de cet indice.
L'objectif de croissance de la masse monétaire en 2013 est de 1 point de moins que l'an dernier. Certains prédisent que la Banque populaire de Chine, la banque centrale chinoise, pourrait resserrer sa politique monétaire. Ce n'est en fait pas le cas. La banque centrale évitera de le faire pour trois raisons:
Tout d'abord, la croissance de la masse monétaire et du crédit devrait être maintenue à un niveau raisonnable. Comme le marché immobilier a poursuivi son essor, un assouplissement quantitatif risquerait de pousser les prix du logement vers de nouveaux sommets.
Deuxièmement, l'assouplissement de la politique monétaire peut accroître les risques causés par le système bancaire parallèle, les bulles immobilières et les activités de financement des collectivités locales.
Troisièmement, l'innovation financière du marché intérieur fait diminuer la proportion de crédit bancaire destiné au financement social, de même que l'importance du contrôle des politiques monétaires. Dans de telles circonstances, la masse monétaire pourrait diminuer dans les années à venir. Réduire la croissance de la masse monétaire n'aura qu'un impact limité sur la liquidité du marché.
La politique monétaire en 2013 sera généralement stable et modérément resserrée.
L'objectif de déficit budgétaire est supérieur à celui de 2012, ce qui indique que la politique budgétaire sera plus dynamique cette année. Premièrement, le gouvernement a l'intention d'augmenter les dépenses pour la sécurité sociale, la santé et le logement social et pour améliorer les moyens de subsistance des personnes. En second lieu, un environnement favorable doit être créé pour les gouvernements locaux afin de résoudre leurs problèmes de dettes.
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