Cheng Zhigang
Par rapport à la Foire de Canton, vieille de plus de 50 ans, celle de Beijing dédiée aux services est encore jeune. Elle fait preuve cependant d'un développement solide depuis son premier salon en 2012 en favorisant le commerce international des services. Au cours des cinq jours d'expositions l'an dernier, 458 accords de projets, d'une valeur totale de 60 milliards de dollars, ont vu le jour, dont 11 milliards de dollars d'accords en matière de commerce international des services.
Au Salon de Beijing de cette année, une série de forums parallèles, tels que le Forum Chine-Afrique d'investissement de haut niveau, sont organisés.
Avant l'ouverture de la deuxième Foire de Beijing du 28 mai au 1 juin, Cheng Zhigang, secrétaire général du Forum industriel Chine-Afrique, s'est entretenu avec le magazine CHINAFRIQUE et donne son point de vue sur le développement futur du commerce sino-africain des services.
CHINAFRIQUE: Les investissements de la Chine en Afrique ont connu une croissance rapide ces dernières années. Quel regard portez-vous là-dessus ?
Cheng Zhigang: En fait, de grands changements ont eu lieu dans l'investissement de la Chine en Afrique ces dernières années, en particulier au cours des cinq dernières années.
Les entreprises qui investissent en Afrique sont devenues plus petites. Dans le passé, les grandes entreprises d'État étaient les principaux investisseurs. Mais au cours des cinq dernières années, un nombre croissant d'entreprises privées ont montré un grand intérêt pour l'Afrique, et ont voyagé sur le continent pour étudier les possibilités d'investissement. Ces entreprises privées, bien que plus petites en taille que les grandes entreprises d'État, ont dynamisé la coopération sino-africaine.
Plus important encore, les secteurs de l'investissement de la Chine en Afrique se sont diversifiés. Il y a cinq ans, les entreprises chinoises investissaient principalement dans l'énergie et les infrastructures. Les entreprises chinoises sont maintenant plus nombreuses et investissent dans différents secteurs en Afrique.
Plus important encore, le gouvernement chinois a également renforcé son soutien financier aux entreprises chinoises en Afrique. Il y a cinq ans, les institutions financières nationales soutenaient principalement les activités commerciales des grandes entreprises publiques opérant en Afrique. La China Development Bank, l'Export-Import Bank of China et le Fonds de développement Chine-Afrique offrent maintenant un soutien financier aux entreprises privées. Le Fonds de développement Chine-Afrique peut aujourd'hui acheter des actions dans certains projets. Il s'agit d'un phénomène nouveau.
Comme vous l'avez dit, certaines institutions financières chinoises ont étendu leurs activités en Afrique pour soutenir les entreprises chinoises et africaines. Quelles sont les opportunités et les défis auxquelles elles font face aujourd'hui en Afrique?
En fait, de nombreuses grandes banques commerciales d'État, comme la China Construction Bank, ICBC et la Bank of China ont établi depuis dix ans des succursales dans les pays africains, dont le Kenya et l'Afrique du Sud, mais n'avaient pas réussi à se développer dans les marchés locaux au début, et n'offraient qu'un soutien limité aux entreprises. Après six ou sept années de développement, les banques chinoises ont commencé à coopérer avec les banques locales. Par exemple, en 2007, l'ICBC a acquis une participation de 20 % dans la Standard Bank d'Afrique du Sud.
Dans le même temps, les institutions financières chinoises doivent promouvoir les règlements en monnaie locale. Après la crise financière internationale de 2008, le dollar américain s'est déprécié considérablement, entraînant de lourdes pertes pour le commerce Chine-Afrique. Certaines petites entreprises ont beaucoup souffert. Afin d'éviter les risques liés à l'évolution des taux de change, les banques chinoises coopèrent maintenant avec les banques locales africaines pour promouvoir les règlements en monnaie locale.
En fait, dans environ dix pays d'Afrique, dont l'Afrique du Sud et le Kenya, le yuan chinois peut être utilisé pour régler des transactions. C'est un grand progrès. Dans certains pays africains, les clients peuvent même utiliser les cartes chinoises Unionpay pour régler leurs achats.
En plus de ces banques d'État, certaines banques par actions chinoises ont également prévu de s'étendre en Afrique pour fournir des services financiers aux entreprises chinoises qui y investissent.
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