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Les entrepreneurs africains cherchent des opportunités commerciales à CIFTS |
Zhang Hongmei se réjouit à l'idée que son entreprise intensifie ses activités en Afrique. « Les entreprises chinoises sont favorisées dans les pays africains. Les transactions sont beaucoup plus faciles dans les foires comme celle-ci », a expliqué à CHINAFRIQUE cette directrice des ventes pour Fuzhou Jump Smart Cards lors de la Deuxième Foire internationale du commerce des services de Beijing (CIFTS).
Sa société, basée à Fuzhou, est présente en Ethiopie et au Kenya, et fournit des cartes à puce pour les services de télécommunications et financiers. En tant qu'une des 2 000 entreprises chinoises en Afrique, Fuzhou Jump a été témoin des possibilités sans précédent de ce vaste marché. Néanmoins, évoluer dans un marché étranger présente des défis, dont l'insuffisance des infrastructures et l'environnement commercial souvent instable en Afrique.
Avec le renforcement des relations politiques sino-africaines et l'approfondissement de la coopération commerciale, de plus en plus d'entreprises chinoises opèrent en Afrique dans les secteurs des infrastructures, de l'agriculture, du tourisme, du transport aérien et des financements. Grâce à la plate-forme offerte par le deuxième CIFTS, tenu à Beijing du 28 mai au 1er juin, plusieurs pays africains ont fait la promotion des opportunités d'affaires en Afrique et cherché à attirer davantage d'investissements en provenance de Chine.
Marché prometteur
L'Afrique est vaste, mais son marché sous-développé éclipse l'ampleur de l'investissement actuel de la Chine sur le continent. Dans le secteur des infrastructures, l'Afrique fera face à un déficit financier d'environ 360 milliards de dollars avant 2040, selon les statistiques de la Banque africaine de développement en 2012.
« L'Afrique offre de nombreuses possibilités pour les investissements chinois. Nous apprécions la coopération avec les entreprises chinoises et les accueillons favorablement dans notre pays », a déclaré Frederick M. Shava, ambassadeur du Zimbabwe en Chine, lors du Forum sur les investissements chinois et africains qui s'est tenu en marge du CIFTS.
Pour faciliter l'enregistrement des sociétés chinoises en Afrique, de nombreux pays africains ont fourni un guichet unique permettant aux investisseurs chinois de se renseigner sur les lois fiscales et les règlements locaux. Ils ont également tenté de minimiser les restrictions sur les investissements étrangers. « Nous encourageons les Chinois à investir au Zimbabwe. Ils peuvent par exemple travailler dans le secteur de l'hôtellerie ou de la restauration en collaboration avec un partenaire local et s'ils embauchent un certain nombre d'employés locaux », a déclaré à CHINAFRIQUE Mavis Sibanda, ministre conseiller de l'ambassade du Zimbabwe en Chine.
Aux yeux de Cheng Tao, ancien ambassadeur de Chine au Maroc, l'attrait de l'Afrique est son immense marché. Un milliard de personnes y vivent, dont 200 millions de jeunes entre 15 et 20 ans.
« Une grande population signifie un vaste marché de consommation mais aussi une pression de l'emploi en Afrique », a ajouté Cheng. Selon lui, pour employer un grand nombre de jeunes, les pays africains doivent accroître leur production, et fournir plus d'opportunités pour les investissements.
L'Afrique accélère également son intégration régionale et cherche à attirer davantage d'investissements étrangers. Lors du 18e Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba en janvier 2012, le Programme de développement des infrastructures en Afrique a été adopté pour stimuler les investissements dans les infrastructures.
Stimuler l'industrialisation de l'Afrique
Au vu de la situation économique mondiale, les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont continué de baisser au cours des dernières années, sauf ceux en provenance de Chine, qui ont fortement augmenté. Selon Wang Yong, vice-président du Fonds de développement Chine-Afrique (FDCA), les IDE chinois en Afrique ont atteint 20 milliards de dollars fin 2012, soit une augmentation significative par rapport aux 500 millions de dollars d'il y a dix ans. La Chine a investi plus de 3 milliards de dollars en Afrique en 2012.
« Les entreprises chinoises aident les pays africains à réaliser leur industrialisation, à améliorer la valeur ajoutée de leurs produits, à créer davantage d'emplois et à augmenter les revenus des gouvernements locaux », a dit Wang lors du forum.
Ces dernières années, le FDCA a aidé beaucoup d'entreprises chinoises à développer leurs affaires en Afrique, apportant des changements concrets dans la vie des habitants (voir encadré).
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