La Chine continue à réduire le nombre d'éléments qui nécessitent l'approbation du gouvernement central, afin de créer un environnement plus propice aux affaires et de stimuler la croissance économique.
Le 15 mai, le Conseil des affraires d'État a annoncé la réforme de 133 articles qui requièrent l'approbation des hautes instances, dont les droits en matière d'investissement et de production dans l'économie, qui seront déléguées aux gouvernements de niveau inférieur. Seulement 58 jours après son élection, le nouveau cabinet a fortement simplifié les procédures de l'autorité centrale et délégué davantage de pouvoirs aux gouvernements de niveau inférieur.
Deux jours avant que le cabinet ne l'annonce, le Premier ministre Li Keqiang avait déclaré que le gouvernement avait trois objectifs pour ses réformes de rationalisation : assurer la croissance économique, faciliter les changements du modèle de croissance et accroître l'emploi. La transformation des hautes instances était selon lui nécessaire pour le développement sain de l'économie.
Song Xiaowu, vice-président de la Société chinoise de réforme structurelle, indique que la Chine est dans une période cruciale de développement économique, où le moteur de croissance passe de l'exportation à la consommation intérieure. Par conséquent, faciliter les formalités administratives est essentiel en cette période de transition économique. Gao Xiaoping, vice-président exécutif de la Société chinoise de l'administration publique, affirme que les changements aideront à briser les monopoles et donner plus de pouvoir au marché.
Pour la croissance économique
Pourquoi le gouvernement chinois décide-t-il de faciliter les formalités administratives maintenant ?
Song explique que cette décision est liée aux conditions actuelles de l'économie chinoise. L'économie chinoise est la première à avoir réussi à sortir de la crise financière mondiale de 2008, attirant l'attention du monde entier. Toutefois, sa croissance économique est en train de stagner cette année, et la reprise de l'économie réelle est faible. Il serait difficile pour l'économie chinoise de revenir à 10 % de croissance ou plus, simplement par l'investissement. Un taux de croissance élevé n'est plus la priorité. L'emploi et le maintien de la stabilité sociale sont maintenant des préoccupations majeures.
« La Chine doit améliorer à la fois la stabilité et la qualité de sa croissance. C'est pourquoi il est particulièrement important pour le gouvernement de simplifier les procédures administratives, afin d'encourager la société et les entreprises à être plus créatives », a déclaré Song.
Une série de réformes ont déjà été réalisées lors de la transformation d'une économie planifiée à une économie de marché. Actuellement, la réforme la plus importante consiste à changer la façon dont les ressources sont allouées, et de faire passer le rôle du marché devant celui du gouvernement. Dans une économie planifiée, le gouvernement contrôle les entreprises. Depuis la politique de réforme et d'ouverture il y a 30 ans, et surtout après l'adhésion de la Chine à l'OMC en 2001, le gouvernement chinois a réduit ou atténué de nombreuses conditions soumises à l'approbation du gouvernement central. Mais ce n'était pas assez. Pour investir dans un projet, une entreprise nécessite l'approbation de 27 départements, ce qui peut prendre de six à dix mois. Par ailleurs, parmi le grand nombre de points nécessitant l'approbation des ministères et des commissions, certains sont difficiles à comprendre. Par exemple, des questions qui auraient dû être décidées par les entreprises elles-mêmes nécessitent l'approbation du gouvernement, comme lors d'investissements privés dans le transport ferroviaire ou le choix des noms des navires de pêche.
« L'accès au marché nécessite l'approbation du gouvernement. Sans cela, aucune entreprise ne peut pénétrer un secteur, même si elle dispose d'un capital. Cela freine le dynamisme de la croissance économique », a déclaré Song.
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