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Tshidi Tau présente ses légumes marinés, ses chutneys et ses sauces au marché des producteurs de Johannesbourg |
Un matin glacé à Johannesbourg, Tshidi met dans des boîtes les sauces et les légumes marinés qu'elle a préparé elle-même, direction le marché des producteurs de la banlieue.
La célèbre entrepreneuse sud-africaine a connu des hauts et des bas dans la vie et les affaires. Il y a six ans, elle était propriétaire du premier restaurant chinois à Soweto, la plus grande zone urbaine de Johannesburg, habitée principalement par des Sud-Africains noirs. Tau a vu la fortune changer quand cette affaire lucrative a tourné au vinaigre. Mais son esprit indomptable l'a amenée à démarrer une petite entreprise de vente de sauces et de légumes vinaigrés, qui sont des articles populaires de son entreprise de nourriture chinoise.
Malgré les défis auxquels elle a été confrontée, elle n'a jamais abandonné son espoir de ressusciter son restaurant, et actuellement prépare des repas pour des évènements privés.
Une odyssée chinoise
Comme beaucoup de Sud-Africains, Tau ne savait pas grand-chose de la Chine et de sa nourriture jusqu'à ce qu'elle en fasse la connaissance en 2004. Cette année, elle a pris la décision d'enseigner l'anglais dans la ville de Liuzhou, dans la région autonome Zhuang du Guangxi en Chine du sud, attirée par sa curiosité sur les gens et la culture de la Chine.
Pendant les premières semaines, la vie en Chine s'est révélée difficile pour Tau.
Elle a lutté pour s'habituer au goût du thé vert et du pain sucré, et mangeait presque tous ses repas au MacDonald's ou au KFC. Ce n'est plus tard que ses amis chinois lui ont appris comment cuisiner elle-même des plats locaux.
« Ils m'ont emmenée dans les marchés de rue pour me montrer où je pouvais acheter des légumes », se souvient-elle. « Ils m'ont expliqué comment cuire du riz et préparer des plats sur une cuisinière à gaz. »
Les week-ends, elle était souvent invitée chez ses amis, où elle avait la joie d'apprendre à faire de la cuisine chinoise, jusqu'à devenir familière avec les ingrédients locaux et les manières de cuisiner.
« J'ai passé un moment merveilleux en Chine. La nourriture locale me fascinait. La cuisine chinoise est légère, extrêmement nutritive, délicieuse, et ne fait pas grossir. »
Quand Soweto rencontre la Chine
Quand Tau est rentrée en Afrique du Sud à la fin de 2004, elle avait déjà l'idée d'ouvrir un restaurant à Soweto, mais n'avait pas le capital de départ pour se lancer dans l'aventure.
Entretemps, elle a continué à enseigner et commença à préparer de la nourriture chinoise chez elle. Très vite, elle fit la promotion de sa cuisine par des flyers et en vendant des plats à des entreprises de la zone. Elle devint rapidement célèbre grâce à des entretiens auprès des journaux locaux.
En 2007, Tau a fondé Tshiditsoe Food and Eatery, un restaurant chinois spécialisé dans le chaofan (riz frit) et les chaomian (nouilles frites). Elle achetait les légumes et les ingrédients à Cyrildene, la Chinatown de Johannesburg, et a fondé son projet sur le concept d'offrir aux clients une nourriture « délicieuse, saine et abordable ». Tau explique que chaque plat était suffisant pour deux personnes et coûtait seulement 2,50 dollars. Son entreprise a connu le succès auprès des touristes et des habitants curieux d'essayer la cuisine chinoise.
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