Tshidi Tau, fondatrice et propriétaire de Tshiditsoe Food and Eatery et finaliste du Concours de la radio locale 702

Un revers de fortune

Alors que son entreprise se développait, l'homme d'affaires qui payait la moitié du loyer et la licence pour la vente d'alcool se retira de l'affaire, et elle fut contrainte à fermer. En Afrique du Sud, on apprécie de boire de l'alcool en mangeant et sans la licence, le restaurant prit un choc sévère.

Fin 2007, elle ferma son restaurant et se reconvertit dans la vente de plats à emporter.

Un an plus tard, Tau a reçu une offre d'une femme haut placée dans le secteur bancaire pour un plan destiné à former et les jeunes pour développer leurs propres cuisines mobiles et vendre de la nourriture chinoise. Une joint-venture a été créée, avec Tau formant les jeunes. Grâce à un financement assuré, le projet fut lancé, mais après que 48 jeunes ait été formés, le rideau est tombé car Tau a découvert que sa partenaire en affaires avait volé les fonds du projet.

Son argent envolé, Tau perdit son entreprise et sa maison car elle ne pouvait pas payer son crédit immobilier.

« J'ai dû laisser mes deux filles avec ma mère. Je pleurais tous les soirs. »

Faisant fruit de cette expérience, elle a appris à être plus prudente dans le choix de ses partenaires et a compris que l'échec pouvait être un excellent professeur.

Le retour

« Pendant les trois années suivantes, j'ai lutté pour rassembler les morceaux de ma vie. Je me suis promise de ne pas me laisser décourager.

Elle est retournée à l'enseignement pour nourrir sa famille et a commencé à faire des sauces à la maison et à les vendre à des amis proches. Une rencontre fortuite avec l'Agence pour le développement des petites entreprises (Seda), une agence du ministère sud-africain du Commerce et de l'Industrie, lui a offert une assistance pour les essais en laboratoire et l'emballage de ses sauces.

Les ventes allant croissant, Tau a fait appel à l'aide de cinq autres femmes avec qui elle créèrent un potager pour l'approvisionnement en légumes pour faire les sauces.

Tau n'a pas renoncé au rêve de rouvrir son restaurant, et son entreprise de confection de sauce n'est qu'un premier pas dans cette direction.

Toujours animée de l'esprit d'entreprise, son prochain projet est de repenser le concept de cuisine mobile sur tricycle et de lancer une affaire franchisée à la manière de KFC, mais où on vendrait de la nourriture chinoise.

Chaque cuisine mobile représente un emploi pour une personne formée par Tau, qui veut se concentrer sur les jeunes, les femmes et les personnes handicapées. Jusqu'à présent, elle a reçu un accueil positif auprès de ministères gouvernementaux pour le financement.

Tau veut également étendre son potager pour en faire une ferme, qui pourrait apporter les légumes pour les cuisines mobiles et les sauces.

Quand on lui demande pourquoi elle aime tant la cuisine chinoise, sa réponse est invariablement la même.

« Elle est si délicieuse et si nutritive. Je l'adore, ma famille l'adore, mes amis l'adorent, mes collègues et mes voisins aussi. »

À n'en pas douter, quand son entreprise se sera développée, de plus en plus de gens à Johannesbourg seront conquis.