« En plus de faire preuve d'attention envers le personnel féminin en nous affectant à des postes de direction ou dans les services non-techniques – où les conditions de travail sont meilleures que sur les sites, Huawei nous apprend aussi à être indépendants et à nous préparer aux défis à venir », a déclaré la Nigériane Aweda à CHINAFRIQUE.

Aweda est l'une des milliers d'employés africains travaillant dans des sociétés chinoises basées en Afrique. Ses mots sont le témoignage de la façon dont ces entreprises mènent leurs activités sur le continent. En plus d'offrir des possibilités d'emploi à la population locale, en particulier les femmes, et de former des professionnels africains, ces sociétés se sont engagées à faire des efforts pour améliorer les opérations commerciales, l'économie locale et les moyens de subsistance.

La patience comme clé du succès

Dans la plupart des pays africains, la faiblesse des infrastructures est un obstacle majeur au développement. « Développer l'industrie nécessite une alimentation électrique durable, des moyens de transport et d'autres infrastructures de base qui font toujours défaut en Afrique », a déclaré Xue Xiaoming, le vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie chinoise au Nigeria.

Malgré ces défis, les entreprises chinoises abordent le continent avec un sens de l'aventure et avec détermination.

« Les Chinois sont capables de casser la plus dure des noix », a ainsi déclaré Gao Xiang, le directeur général de Huawei Technologies Co. Nig. Ltd.

Huawei Technologies Co. Nig. Ltd a été créé en 1999. Depuis lors, Huawei Nigeria s'est dévoué à l'enrichissement de la vie de ses clients par la communication.

« Huawei est maintenant le plus grand fournisseur de services de TIC en Afrique », a déclaré Gao, « Alcatel-Lucent et Ericsson sont loin derrière nous. »

La Société de construction de génie civil de Chine (CCECC) Nig. Ltd rencontre le même succès. Lorsque la CCECC a mis le pied sur le continent, les entreprises allemandes contrôlaient le secteur de la construction. Malgré sa persévérance, l'entreprise a peiné à s'imposer. Les décennies de travail acharné ont finalement payé puisque la CCECC est maintenant le numéro un de la construction au Nigeria.

Li Qiang, le directeur général de la Société chinoise des ponts et chaussées (CRBC) au Kenya, attribue la prospérité actuelle des entreprises chinoises en Afrique à la croissance soutenue de l'économie chinoise et au partenariat stratégique entre les deux régions. « Auparavant, le principal goulot d'étranglement à l'étranger pour la CRBC était le manque d'argent et de possibilités de coopération. Ces problèmes ne sont plus d'actualité en raison de l'approfondissement de la coopération économique et commerciale sino-africaine, en particulier dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) », a-t-il ajouté.

Lors de la cinquième Conférence ministérielle du FCSA qui s'est tenu les 19 et 20 juillet 2012, la Chine s'est engagée à fournir 20 milliards de dollars de crédit aux pays africains pour développer les infrastructures, l'agriculture, la production, ainsi que les petites et moyennes entreprises.

Faire la différence

Les changements apportés par les entreprises chinoises en Afrique ont un effet positif sur les habitants. « Huawei fournit des solutions innovantes à des millions de Nigérians. Son partenariat avec tous les opérateurs au Nigeria et les organismes gouvernementaux améliore les systèmes de communication et fournit des services à mon pays », a déclaré Funso Adebayo, un employé local de Huawei.

Olusegun Obasanjo, l'ancien Président du Nigeria, a été étonné d'apprendre que Huawei était une société chinoise privée. « La société a contribué de façon extraordinaire à la mise en place du réseau de communication du Nigeria », s'est-il exclamé.

Outre les sociétés de TIC comme Huawei, les entreprises de construction chinoises construisent des routes, des chemins de fer et des ponts dans de nombreux pays africains. Au Kenya, un projet de chemin de fer de 13,8 milliards de dollars est en cours. Il s'étendra de la ville portuaire animée de Mombasa à Nairobi, la capitale. Lancé le 28 novembre 2013, le projet devrait être achevé par la CRBC en 2017 et accroître considérablement les échanges, renforçant ainsi la position de puissance économique régionale du Kenya. La ligne ferroviaire s'étendra aussi en Ouganda et reliera peut-être le Rwanda et le Soudan du Sud.

« Cela transformera le processus de développement du Kenya, mais aussi celui de l'ensemble de la région de l'Afrique de l'Est », a déclaré le Président Uhuru Kenyatta lors de la cérémonie d'inauguration, en ajoutant que cette région attirerait ainsi des investissements concurrentiels.