Solliciter la population locale
Les employés locaux jouent un rôle vital dans la construction de ces projets et l'expérience montre que les solliciter demeure la seule façon de parvenir à un développement durable. « La plupart des employés chinois sont jeunes et vont travailler en Afrique seulement trois à cinq ans, dix tout au plus, car ils ont de la famille dans leur patrie », a expliqué Li : « La population locale est présente en permanence, et tant que les travaux pourront être effectués par les habitants, nous les emploierons. » Près de 95 % des employés de l'entreprise sont des locaux.
Étant donné l'accroissement du taux de chômage qui menace la stabilité sociale dans de nombreuses régions d'Afrique, l'embauche de personnel local dans les entreprises à capitaux étrangers est un soulagement.
Les entreprises chinoises basées en Afrique sont capables d'employer et de former plus de personnels locaux. « Les administrateurs des entreprises chinoises qui ont l'intention d'entrer sur les marchés d'outre-mer ont réalisé l'importance de l'adaptation aux conditions locales. Ils sont prêts à assumer plus de responsabilités », a déclaré Liu Guangyuan, l'ambassadeur de Chine au Kenya.
Environ 65 % des 4 000 employés de Huawei en Afrique sont recrutés sur place et environ 10 000 emplois sont créés indirectement par la société, a déclaré Gao.
Un projet de chemin de fer urbain lancé le 23 juillet 2013 à Abuja, au Nigeria, emploie plus de 2 000 habitants locaux et seulement 80 Chinois. La CCECC estime qu'à la fin des travaux, plus de 3 000 habitants locaux auront été recrutés pour exploiter et entretenir la voie ferrée.
Depuis la fin de l'année 2012, on estime à 10 500 le nombre d'employés locaux enregistrés auprès de la CCECC au Nigeria, y compris à des postes à responsabilité et des postes techniques.
Pour aider le personnel local à acquérir les compétences nécessaires en matière de TIC, Huawei a pris l'initiative de créer un centre de formation à Abuja en 2006. Il peut accueillir plus de 2 000 stagiaires par an selon Gao.
Funso Adebayo, un travailleur nigérian à Huawei, bénéficie de la plateforme de formation professionnelle de l'entreprise. « Huawei normalise nos procédures selon les normes du secteur et perfectionne son personnel grâce à la formation », a-t-il dit.
En outre, certains sont envoyés en Chine pour étudier la R&D. « La formation permet aux employés locaux de devenir des experts qualifiés à la fois de la technologie et de la gestion du personnel », a déclaré Gao.
Le centre de formation de la CCECC dans le parc industriel de Idu est devenu un incubateur pour le personnel de direction, les techniciens et les opérateurs mécaniques. Environ 100 personnels locaux y sont formés chaque mois.
Responsabilité sociale
En plus d'améliorer les moyens de subsistance locaux grâce à des opérations commerciales, les entreprises chinoises sont présentes chaque fois qu'il y a des catastrophes ou des situations d'urgence.
Lorsque des émeutes ont éclaté au Nigeria à la fin de 2012, le réseau d'exploitation du pays a été gravement endommagé. Les techniciens de Huawei Nigeria ont travaillé sans relâche pour réparer tous les équipements et assurer la gestion du réseau. « Nous avons restauré l'ensemble du réseau en seulement dix jours », a déclaré Gao.
Lorsque les habitants de l'État d'Oyo (Nigeria) ont souffert de la tempête meurtrière qui a fait de nombreux sans-abri en 2011, CCECC Nig. Ltd a envoyé plus de 30 personnels pour contribuer aux opérations de secours.
Les entreprises chinoises basées en Afrique ont toujours fait de la responsabilité sociale une priorité de leur stratégie culturelle et de développement. Elles aident également les orphelins, font des dons pour des écoles, sponsorisent des activités communautaires, creusent des puits et tentent de contribuer au tissu social autant que possible.
Défis
Malgré leur contribution en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE), les sociétés chinoises sont souvent accusées par certains médias occidentaux de voler des emplois locaux et des opportunités commerciales.
« Parmi plus de 2 000 entreprises chinoises implantées en Afrique figurent de grandes entreprises d'État, des petites entreprises privées et des entrepreneurs indépendants. Ces deux dernières catégories ne sont pas toujours en mesure de bien comprendre la RSE, d'où l'émergence de conflits avec les populations locales », a déclaré Zhang Zhongxiang, le directeur adjoint du Centre d'études africaines de l'Université normale de Shanghai.
La porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Jiang Yu, a noté que les entreprises chinoises ont créé près de 350 000 emplois pour les Africains. « Le doute sur la coopération sino-africaine est en partie dû à une compréhension erronée et partiale de la politique de la Chine envers l'Afrique, ainsi qu'à une exagération quant aux méfaits de certaines entreprises individuelles », a-t-elle déclaré, ajoutant que la Chine encourageait les relations économiques et commerciales avec les pays africains sur la base de l'égalité, du développement commun et des bénéfices mutuels.
Le gouvernement chinois s'occupe aussi d'améliorer la réglementation des activités commerciales chinoises en Afrique. Dès 2008, le Conseil des affaires d'État a publié des règlements exigeant des entrepreneurs chinois qu'ils préservent l'intégrité de l'entreprise, suivent strictement les coutumes, les lois et les réglementations locales, tout en protégeant l'environnement et en promouvant l'économie locale lors de voyages à l'étranger.
He Wenping, la directrice à l'Institut de recherche sur l'Asie de l'Ouest et l'Afrique rattaché à l'Académie chinoise des Sciences sociales, a déclaré que les Chinois sont habitués à travailler tranquillement, sans « claironner leurs réalisations ». « En cas de critique, ils n'essaient même pas de s'expliquer et de se défendre. Cela doit changer », a-t-elle déclaré.
Le changement prend du temps et les grandes entreprises chinoises basées en Afrique apprennent très vite l'importance de la RSE. Rashidat Aweda est fière que son employeur, Huawei Nigeria, ait fait d'énormes progrès à cet égard.
dingzhitao@bjreview.com
La RSE de Huawei au Nigeria, 2010-12
Combler le fossé numérique• Mise à niveau de l'industrie des TIC ;• Soutien pour des conférences industrielles ;• Construction du plus long réseau de transmission optique en Afrique sub-saharienne ;• Création de la bourse « Huawei et Unilag » ;
Contribuer à la société locale• Aide aux orphelins et aux personnes défavorisées ;• Participation au festival de la culture locale ;• Don de bus scolaires ;• Sponsoring du stand du Nigéria à l'Exposition universelle de Shanghai en 2010 ;
Promotion de la durabilité environnementale• Apport de produits verts et de solutionsHuawei contribue au développement du réseau de communication nigérian
Les entreprises chinoises ouvrent la marche en matière de chemins de fer et d'infrastructures en Afrique |