J.X. Paulin
La Chine, acteur de la numérisation en Afrique
La plupart des tablettes numériques sont aujourd'hui assemblées en Chine dans la ville de Shenzhen, lieu d'accueil des usines d'assemblage des produits Apple et Hewlett-Packard. Si la Chine participe ainsi de façon indirecte au processus de numérisation en Afrique, elle est par ailleurs très active sur le continent, notamment en Afrique de l'Est où elle domine le marché des infrastructures numériques.
Le pays est cependant régulièrement confronté à la remise en cause de la qualité de ses produits, et le marché des tablettes numériques ne fait pas exception, notamment en raison de la multiplication des appareils à bas prix équipés de processeurs inadaptés ou de batteries à autonomie limitée. Se pose alors l'éternelle question de l'équilibre entre la réduction des coûts de fabrication et la garantie d'une bonne qualité.
D'après Thibaud André, employé chez MySimax, « la Chine produit depuis des décennies des produits dont la valeur ajoutée ne cesse d'augmenter. Ce n'est plus l'atelier textile du monde. Huawei, Lenovo sont des marques chinoises qui chassent sur les terres des plus grands et viennent arracher des parts de marché à Samsung et Apple. La clé est de ne plus lésiner sur les coûts de production pour se mettre au niveau des grandes marques. »
Des tablettes chinoises innovantes
MySimax met un point d'honneur à développer des produits de qualité tout en assurant un prix de vente plus accessible que les leaders du marché. Spécialement conçues par des ingénieurs, les tablettes et les applications MySimax sont le fruit d'une importante politique de benchmarking, a confié J.X. Paulin à CHINAFRIQUE.
Dotées d'un processeur rapide et compatibles 3G, elles fonctionnent sous Android 4.2 et sont vendues avec clavier bluetooth, souris et stylet intégrés. Le but étant de garantir un usage facile et intuitif au public africain, souvent novice. La plate-forme éducative pensée autour de l'univers tactile répond aux mêmes exigences en écartant le recours à des logiciels susceptibles de compliquer l'utilisation du produit.
Si l'ambition de J.X. Paulin est de généraliser l'usage de la tablette éducative en Afrique et de garantir un accès au savoir même aux plus démunis, la transition vers le passage au numérique n'est pas si évidente, non seulement en raison des conditions spécifiques liées à chaque pays, mais également car les procédures s'avèrent parfois longues et compliquées. Selon lui, les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) et les pays relativement peu peuplés sont des bons candidats. Les premières tablettes de la marque ont d'ailleurs été conçues pour le Gabon l'année dernière.
La start-up se tourne aujourd'hui vers le secteur privé, « plus concret et plus rapide » selon J.X. Paulin, dans l'espoir de créer un engouement qui attisera par la suite l'intérêt du secteur public. C'est en effet par ce second canal que la marque pourra équiper un maximum d'étudiants gratuitement ou à un prix réduit.
Dans le cadre d'un partenariat avec des écoles privées gabonaises, MySimax propose aujourd'hui la bourse « Parcours Chine » aux major(e)s de leur promotion. Les bénéficiaires se voient ainsi offrir un trimestre en Chine et une somme équivalente à 13 000 yuans (2 080 dollars). Selon un accord passé avec la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la Famille – fondation de la première dame – chaque fois que 100 tablettes seront vendues dans le secteur privé, cinq seront offertes à des étudiants n'ayant pas les moyens d'en acquérir une. Si modeste soit-elle, cette contribution constitue un premier pas vers l'objectif final des concepteurs de tablettes éducatives : donner les moyens à chacun d'apprendre en accord avec son temps. |