Pas de panique
Selon Zhang Monan, chercheuse associée du CÉÉIC, le monde ne doit pas s'alarmer devant la tendance au recul apparente de la macroéconomie chinoise.
Il est évident que l'économie de la Chine ralentit comparé aux années de la réforme et de l'ouverture. Toutefois, Zhang a souligné qu'il n'y a rien d'alarmant. Prenons l'Inde comme exemple. Son PIB est resté à 10,1 % de croissance en 2010, mais a vertigineusement dégringolé à 4,9 en 2013.
Toutefois, la nouvelle norme n'est pas née d'une comparaison superficielle entre la Chine et d'autres économies. Au contraire, elle répond à la réforme nécessaire de la structure économique. Dans tous les cas, le plus ou moins 7 % actuel s'aligne sur le statut économique actuel de la Chine, un pays à revenu moyen.
D'une certaine façon, le ralentissement peut être conçu comme les douleurs associées à la restructuration économique et est conforme aux « lois de la physique » économique.
Zhang dit que la Chine a ajusté ses attentes de croissance, s'est préparée à accroitre sa capacité à gérer un ralentissement économique, et a fourni plus d'énergie et de ressources à la réforme et à la reconstruction économique, de sorte que l'efficacité de l'économie soit grandement améliorée.
Mesures futures
Wang pense que les économistes ne doivent pas limiter leurs analyses macroéconomiques aux trois moteurs traditionnels – consommation, investissement et exportation –, mais chercher de toutes nouvelles sources de développement à long terme.
Il suggère qu'on investisse davantage dans l'éducation afin de nourrir l'innovation. Après tout, promouvoir l'emploi et hausser la productivité représentent les racines de la croissance économique.
De plus, le modèle de propriété mixte devrait s'étendre, selon Wang, et on devrait encourager les entreprises privées à entrer dans des secteurs autrefois monopolisés par les entreprises d'État.
En outre, il faut investir davantage en science et technologie, et faire plus d'efforts pour appliquer les découvertes scientifiques et technologiques, afin que l'innovation devienne le nouveau moteur de la croissance économique.
Wang dit que les mesures dans l'avenir devraient protéger les droits de propriété intellectuelle, et prendre l'initiative pour s'incorporer dans le réseau mondial de l'innovation.
Zhang croit que les futures mesures de la réforme économique devraient mener à l'ajustement de la main d'œuvre, des salaires, des prix et de la croissance de la production. Autrement dit, il s'agit d'accroître la production efficace dans la macroéconomie et d'alléger la pression et les déséquilibres par l'innovation technologique, l'accumulation du capital humain et la hausse des facteurs de productivité.
Parallèlement, on devrait mener une série de réformes du marché comme la libéralisation des taux d'intérêt, l'élimination de la fixation des prix, et l'ajustement de la distribution des revenus.
« Seulement de cette façon l'économie pourra-t-elle maintenir une croissance soutenue. Cela représente la nouvelle pensée basée sur la nouvelle norme », selon Zhang. |