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À travers la coopération tripartite, les entreprises trouvent le moyen de protéger leurs intérêts propres tout en tirant avantage d'une certaine complémentarité |
Avec une croissance économique supérieure à 5 % par an en moyenne depuis plus d'une décennie et une population grandissante qui devrait compter environ un milliard de nouveaux consommateurs d'ici 2050, l'Afrique apparaît comme un continent aux multiples possibilités aux yeux des investisseurs et des entreprises du monde entier.
Si les investissements intra-africains se multiplient, l'essentiel des financements de projets sur le continent provient de pays non africains et d'institutions de financement pour le développement.
Dans un contexte de concurrence mondiale accrue dans les pays africains à forte croissance et aux ressources abondantes, certaines entreprises chinoises et françaises privilégient la voie de la coopération dans le but de mettre en valeur leurs avantages comparatifs sur le marché africain tout en profitant de leur expérience mutuelle. En témoigne la tenue de l'événement « Vendre en pays tiers avec des partenaires chinois » du 16 au 18 juin dernier à Beijing. Organisé par UBIFRANCE, agence française pour le développement des entreprises françaises à l'international sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, et la Banque d'import-export de Chine (China Exim Bank), cet événement de trois jours visait à mettre en relation 18 entreprises françaises et 46 entreprises chinoises travaillant en pays tiers, principalement en Afrique, par le biais de rencontres B2B. Une initiative pertinente l'année du cinquantième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques France-Chine, et une occasion pour les pays africains de bénéficier de la complémentarité apportée par d'éventuels partenariats tripartites.
Intérêts communs
Malgré leurs approches divergentes du marché africain, la Chine et la France aspirent à une Afrique prospère et pacifiée afin de sécuriser leurs intérêts économiques et commerciaux sur le continent.
Lors de la visite du Président Xi Jinping en France en mars 2014, son homologue français soulignait l'importance de se mobiliser pour le développement et la croissance d'un « continent d'avenir », un point de vue partagé par la Chine devenue le premier partenaire commercial de l'Afrique en 2009 et un acteur majeur du développement dans les pays africains, notamment à travers China Exim Bank et le Fonds de développement Chine-Afrique.
Plus qu'une simple banque d'État, China Exim Bank constitue le principal canal de financement des investissements chinois en Afrique, s'appuyant sur les 4 000 milliards de dollars de réserves de change du pays. Outre l'octroi de prêts préférentiels, elle va jusqu'à négocier des contrats pour les entreprises chinoises sur le continent. Les groupes chinois bénéficiant de son appui pour des projets en pays africains s'imposent comme des partenaires incontournables sur le marché, non seulement pour les acteurs locaux, mais aussi pour les sociétés étrangères. Leur présence est notamment source d'opportunités pour les entreprises françaises dans des domaines et des pays où l'expérience et l'expertise de la France constituent des atouts majeurs.
Lors de la conférence plénière organisée dans le cadre de l'événement « Vendre en pays tiers avec des partenaires chinois », Yu Wen, directrice générale adjointe de China Exim Bank, a ainsi souligné que l'alliance du savoir-faire technique français et de la puissance financière et industrielle chinoise dans le monde en développement permettait de répondre aux besoins réels et aux intérêts communs de toutes les parties.
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