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Vol.4 septembre 2014
Voitures vertes
Face à la pollution de l'environnement, de nouveaux types de véhicules sont nécessaires pour remplacer les anciens modèles à essence
Deng Yaqing

 

 

Un employé examine la batterie d'un véhicule à énergies nouvelles de la marque JAC Motors, un fabricant basé dans la province de l'Anhui, le 15 juillet 

Comme l'atmosphère est de plus en plus affectée par la combustion de combustibles fossiles, l'utilisation des voitures à énergies nouvelles, y compris les véhicules électriques, représente une tendance inexorable pour l'industrie automobile.

Pour démontrer leur détermination à développer le secteur des voitures à énergies nouvelles, les autorités chinoises ont publié une nouvelle série de politiques visant à stimuler la vulgarisation et l'utilisation de ce type de véhicules, faire avancer la construction d'installations de recharge rapide, promouvoir leur utilisation dans le secteur de la fonction publique et briser le protectionnisme local.

Le 30 juillet, la Commission nationale du Développement et de la Réforme (NDRC), a dévoilé un plan visant à offrir un tarif préférentiel pour l'électricité du secteur des voitures électriques. L'annonce a été faite 10 jours après la publication par le Conseil des affaires d'État – le gouvernement chinois – de directives pour promouvoir le développement des véhicules à énergies nouvelles.

Le concept d'électricité à prix préférentiel sera proposé aux exploitants d'installations de recharge publiques avant 2020, en plus de subventions de fonctionnement et de sites commerciaux gratuits, selon un communiqué de la NDRC.

Plus tôt, le 9 juillet, le Conseil des affaires d'État avait décidé d'exempter les acheteurs de véhicules à énergies nouvelles de 10 % d'impôt sur l'achat à partir du 1er septembre et jusqu'à la fin de 2017.

Miao Wei, ministre de l'Industrie et des Technologies de l'information, pense que les politiques de soutien récemment publiées sont hautement ciblées et pratiques. Il estime qu'elles permettront de revitaliser le marché des véhicules à nouvelles énergies et d'accélérer son développement.

En outre, le gouvernement central publiera son soutien financier à la promotion des voitures à énergies nouvelles de 2016 à 2020 à la fin de cette année, ce qui implique que des subventions financières seront encore disponibles après l'expiration des subventions actuelles en 2015.

Le Conseil des affaires d'État a publié le Plan de développement de l'industrie des véhicules à économie d'énergie et à énergie nouvelle (2012-20) en juillet 2012. Il fixe un objectif de production et de vente de 500 000 véhicules purement électriques et véhicules hybrides électriques à branchement d'ici 2015, et 5 millions d'ici 2020.

Selon les statistiques de l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), la production et les ventes de voitures à énergies nouvelles en Chine ont atteint respectivement 20 692 et 20 477 unités au cours des six premiers mois de 2014, soit une augmentation de 230 % et 220 % sur un an. La production et les ventes se sont par ailleurs élevées à 12 185 et 11 777 unités pour les véhicules électriques, et 8 507 et 8 700 unités pour les véhicules hybrides électriques à branchement.

Pourtant, par rapport aux 11,68 millions de véhicules vendus dans le même laps de temps, les ventes de voitures à énergies nouvelles représentent à peine 0,2 % du marché chinois, soit une goutte d'eau dans l'océan.

Avantages possibles

« Le maintien de la popularisation des voitures à énergies nouvelles est la prochaine étape inévitable dans notre stratégie nationale », estime Chen Qingtai, chercheur au Centre de recherche de développement du Conseil des affaires d'État, en soulignant qu'il contribuerait à réduire les émissions de carbone de la Chine.

Ces jours-ci, les autobus et les taxis sont devenus une source importante de pollution de l'air dans les zones urbaines de la Chine, contribuant à 27 % du total de la consommation de pétrole et des émissions de gaz d'échappement.

Du Guozhong, un responsable des relations publiques pour BYD Auto, un important fabricant de voitures électriques en Chine, a estimé qu'une utilisation plus importante de véhicules à énergies nouvelles dans le système des transports en commun permettrait de réduire considérablement la consommation d'énergie fossile et de soulager les symptômes de la pollution de l'environnement tels que la brume.

Selon des calculs approximatifs, si les 1,2 million de taxis et 500 000 bus utilisés en Chine étaient remplacés par des véhicules électriques, 34,5 milliards de litres de fioul seraient économisés et les émissions de dioxyde de carbone seraient réduites de l'ordre de 87,37 millions de tonnes.

Des experts croient que les efforts du gouvernement pour promouvoir les véhicules à énergies nouvelles vont également stimuler la transformation et la modernisation industrielle de la Chine, et aider à trouver de nouveaux points de croissance en redistribuant les industries en proie à la surcapacité – la fabrication de l'acier et du fer, et la production de batteries par exemple. En outre, les nouvelles politiques visent à encourager l'innovation des modèles d'affaires et à favoriser le développement d'un certain nombre d'entreprises compétitives.

Les lignes directrices du Conseil des affaires d'État exigent des différentes régions qu'elles suivent un ensemble de normes industrielles unifiées pour les voitures à énergies nouvelles et les installations de chargement connexes. Il leur est par ailleurs interdit d'agir selon leurs caprices et recommandé de sévir efficacement contre le protectionnisme.

Avant l'introduction des nouvelles directives, les gouvernements locaux avaient lancé différents types de promotion des véhicules à énergies nouvelles et de normes en matière de subventions. Certains d'entre eux ont eu tendance à donner les subventions budgétaires seulement aux voitures produites par des fabricants locaux, une pratique révélant une tendance au protectionnisme.

« Seule la concurrence peut entraîner le progrès technologique, l'élévation de la qualité et la réduction des coûts. Le protectionnisme local a entravé le développement à long terme des fabricants locaux et les intérêts des consommateurs », déclare Su Bo, vice-ministre de l'Industrie et des Technologies de l'information.

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