Selon un rapport de la Commission des Comptes, la dette des gouvernements locaux atteignait 17 900 milliards de yuans (2 900 milliards de dollars) à la fin de juin 2013.
Vu le maigre investissement, les plateformes de financement des gouvernements locaux sont pressurées. Une plateforme de financement est une compagnie établie par un gouvernement local avec des fonds d'État pour la construction d'infrastructures et d'autres projets.
Pis encore, les gouvernements locaux ne pourront plus compter sur les revenus du transfert des droits de propriété d'État de la terre, à cause de la diminution des réserves de terre et de la tendance au refroidissement du marché immobilier dans le pays.
La possibilité croissante d'un véritable manque de fonds laisse les gouvernements locaux dans un buisson d'épines : comment prélever les capitaux absolument nécessaires pour faire avancer l'urbanisation ?
Un programme pilote d'émission d'obligations d'État est actuellement en cours, et quelques modèles à succès de financement par ce moyen sont en train de remplacer les plateformes traditionnelles de financement.
Un énorme manque à couvrir
En mai, le Conseil des affaires d'État a approuvé un plan de restructuration économique en 2014 selon lequel, le système de financement des gouvernements locaux sera régulé et il leur sera interdit d'emprunter par la voie des plateformes de financement.
Le but du plan est clair : empêcher les actes irréguliers des plateformes de financement tout en donnant le feu vert aux obligations municipales.
Le 22 mai, le ministère des Finances (MdF) a annoncé son intention de permettre à dix gouvernements locaux désignés d'émettre et de rembourser leurs propres obligations dans le cadre d'un projet pilote.
« Cette initiative amènera non seulement une réduction de leurs coûts de financement, mais étendra aussi l'échéance de la dette en réduisant la discordance des dates d'échéance », affirme Huo Zhihui, directeur général adjoint du Département d'évaluation chez China Credit Rating Co. Ltd.
Huo pense que la tendance à émettre ses propres obligations grandira dans l'avenir, mais à court terme, du moins, l'importance de telles obligations demeurera modeste. Pour le reste de l'année, les dix gouvernements locaux participant au projet pilote se sont vu imposer une limite d'émission d'obligations de 109,2 milliards de yuans (17,67 milliards de dollars), soit 13,18 % du volume total des obligations émises par toutes les plateformes des gouvernements locaux en 2013.
L'écart entre le montant des obligations des gouvernements locaux et les fonds requis pour l'urbanisation est évident quand on compare. Wang Baoan, vice-ministre des Finances, estimait en mars que le taux d'urbanisation de la Chine atteindrait 60 % en 2020, ce qui créerait probablement une demande d'investissement de 42 000 milliards de yuans (6 800 milliards de dollars).
Interviewé par le Quotidien d'information économique, Wu Xiaodong, président de Hefei Construction Investment and Holding Co. Ltd. de la province de l'Anhui, calcule que comme il ne reste que six ans avant 2020, il faudra en moyenne 7 000 milliards de yuans (1 130 milliards de dollars) par année. Les gouvernements locaux doivent présentement investir au moins 30 % des fonds requis pour chaque projet d'urbanisation, et les 70 % restants viennent de capitaux privés. Cela signifie que chaque année, ils doivent prélever 5 000 milliards de yuans (810 milliards de dollars) du marché. « Il serait irréaliste d'attendre des gouvernements locaux qu'ils reposent sur l'émission d'obligations municipales pour y parvenir », a dit Wu.
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