L'innovation
Dans son discours, le premier ministre Li Keqiang a mis l'accent sur la promotion de l'innovation institutionnelle, ainsi que sur l'innovation dans les sciences et la technologie, et a exprimé sa confiance dans le potentiel innovateur de la Chine.
« Imaginez la force d'innovation que nous aurions si 800 ou 900 millions de travailleurs dans notre population de 1,3 milliard de personnes s'intéressaient à l'entrepreneuriat et l'innovation », a-t-il déclaré, en qualifiant la population active de carburant du développement économique durable.
La Chine est classée au 28e rang dans le Rapport sur la compétitivité dans le monde 2014-15, devant les autres BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), en partie grâce à son environnement favorisant l'entrepreneuriat et l'innovation, qui restera en tête des priorités du développement national dans les années à venir.
Afin de donner plus d'espace à l'esprit d'entreprise et de veiller à ce que le sang de l'innovation circule dans le tissu social du pays, le gouvernement espère accomplir l'élimination et la délégation des domaines soumis à son approbation dans un délai de deux ans.
Outre la simplification des mesures administratives, une amélioration institutionnelle est également en cours. Une liste de pouvoirs administratifs, qui définit les tâches des diverses instances gouvernementales, sera bientôt rendue publique pour prévenir les abus de pouvoir. Une liste négative, qui définit les domaines non accessibles pour les entreprises, sera formulée pour accroître la transparence et laisser libre cours à la vitalité des entreprises. Enfin, une liste des responsabilités du gouvernement, qui détaille la manière selon laquelle le gouvernement devrait réglementer le marché, sera établie pour exposer ses actions à l'examen public.
Ces trois listes se complètent mutuellement et assureront la légitimité du pouvoir du gouvernement, la transparence de l'innovation des entreprises et la rationalité de la concurrence sur le marché, a estimé le commentateur de presse Xin Ming.
Une plus grande ouverture
Les enquêtes antitrust qui ont visé des sociétés étrangères comme Microsoft, Qualcomm et Audi, ont suscité certaines critiques accusant les autorités chinoises de discrimination. Cependant, les chiffres montrent que depuis l'entrée en vigueur de la loi anti-monopole le 1er août 2008, le nombre d'entreprises étrangères ayant fait l'objet d'une enquête ne représente que 10 % du total.
« La Chine s'oppose au protectionnisme sous toutes ses formes et à toute guerre commerciale, et préconise la construction d'un marché mondial ouvert, équitable et intégré », a déclaré le premier ministre Li Keqiang, confirmant que la Chine continuera à poursuivre une stratégie plus proactive d'ouverture.
Klaus Kleinfeld, président d'Aluminum Co. of America, a déclaré que le discours du premier ministre a contribué à dissiper les inquiétudes des dirigeants d'entreprises étrangères et a renforcé leur confiance en tant qu'investisseurs en Chine.
« Puisque la répression des monopoles est dans l'intérêt des consommateurs, ces mesures auront une influence positive », a estimé Li Zhen, président d'E.J. McKay, une banque d'investissement chinoise.
Paul Jacobs, président exécutif de Qualcomm, l'une des entreprises ayant fait l'objet d'une enquête, a également exprimé la volonté de sa société de réaliser une coopération mutuellement bénéfique avec ses partenaires chinois. Compte tenu de sa croissance soutenue, de la forte demande des consommateurs et des nombreuses possibilités de coopération, la Chine restera en tête de liste des destinations d'investissement à l'étranger de Qualcomm.
En outre, pour trouver un équilibre entre la promotion du développement économique et l'ouverture, la Chine tente d'établir un modèle de gestion du traitement national avant établissement et d'une liste négative de domaines non accessibles en menant d'abord un essai dans la Zone pilote de libre-échange à Shanghai.
Zhang Xiaoqiang, vice-président du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, a estimé que le nouveau modèle pourrait amener plus d'investisseurs étrangers dans le secteur des services.
« Les entreprises étrangères trouveront plus d'opportunités dans un certain nombre de secteurs émergents, notamment dans la conservation de l'énergie et les services de protection de l'environnement, les nouvelles énergies et la haute technologie », a prédit M. Zhang. |