
Les commerçants ghanéens de la 18ème CIFIT à Xiamen trouvent des acheteurs parmi les visiteurs chinois
La 18ème Foire internationale de Chine pour l'investissement et le commerce (CIFIT), tenue du 8 au 11 septembre 2014 dans la zone économique spéciale de Xiamen (province côtière du Fujian au sud-est), a connu une participation massive des exposants et officiels africains. Pas moins de dix pays étaient présents à ce grand événement, certains pour promouvoir le commerce, l'investissement, le tourisme, l'innovation, et d'autres pour faire de la prospection : Ghana, Mozambique, Tanzanie, Seychelles, Rwanda, Zambie, Namibie, Soudan, Kenya et Afrique du Sud.
Qu'est-ce qui fait courir autant l'Afrique à ce salon économique lancé au milieu des années 1990 ? Peut-on être tenté de se demander. L'une des pistes de réponse se trouve dans le marketing de l'événement : pour l'édition de 2014, les organisateurs (ministère chinois du Commerce) ont tablé sur 100 milliards de yuans (près de 8 000 milliards de FCFA), en termes d'opportunités d'affaires. À cela, il faut ajouter 36 000 projets d'investissement proposés, la présence d'un millier d'institutions représentant des investisseurs privés et publics de plus de 50 pays, et pas moins de 10 000 sessions d'entretien planifiés à l'avance dans le centre d'exposition de 100 000 mètres carrés.
Facile dès lors de comprendre toute l'attraction de cet espace de visibilité qui n'a pas échappé à la vigilance des opérateurs économiques et des délégations ministérielles de cette dizaine de pays africains. À commencer par l'Afrique du Sud qui a dépêché une vingtaine d'hommes d'affaires. De sources officielles et d'après le règlement de la foire, ayant été « pays invité d'honneur » l'année dernière avec le plus grand espace en terme de nombre de stands, le pays de Nelson Mandela ne pouvait donc pas bénéficier de stand cette année. Mais sa présence significative permet de jauger de l'intérêt des autorités sud-africaines pour le suivi de leurs relations d'affaires.
D'autres pays africains en ont alors profité pour afficher le dynamisme de leur tissu industriel. À l'instar de la Tanzanie qui a occupé tout un pavillon pays pour ses petites et moyennes entreprises. Le bloc de stands tanzanien à la foire commerciale donnait la possibilité aux visiteurs d'acquérir des produits originaux, notamment des sculptures faites à la main. Joyce Hindi, responsable des ventes et du marketing de l'entreprise Karibu Arts et Crafts Ltd, une société privée de Dar-es Salaam, a confié à CHINAFRIQUE avoir vendu des centaines de pièces d'objets en bois que la compagnie a exposés pendant les quatre jours de foire. Côté partenariat, l'un des administrateurs de ladite société, Pamela Uiso, dit qu'il envisage de nouer un accord à long terme avec une entreprise dans le Fujian pour lancer sur place une boutique de vente d'objets artisanaux.
Sur le stand du Kenya, l'office du tourisme du pays a apporté à Xiamen du thé et une variété de noix. Hilda Ogada, le directeur du marketing régional adjoint, a confié que la foire internationale de Xiamen est une plateforme d'immenses opportunités pour les entreprises kenyanes et chinoises. Dans la promotion du thé fabriqué au Kenya par exemple, « Une société chinoise de la province du Fujian a importé du thé du Kenya depuis 2012. La société reconditionne et vend le thé sous la marque Flamingo », dit-elle.
Les officiels africains voient d'un bon œil le développement de ce type de partenariats. S'adressant aux délégués du forum, le ministre kenyan du Commerce et du Tourisme, Phyllis Kandie, a ainsi encouragé les entreprises chinoises à regarder vers son pays pour atteindre un marché régional plus large. « Si vous investissez au Kenya, vous aurez accès à 42 millions de Kenyans, 140 millions d'Africains de l'Est et 400 millions de personnes dans le Comesa », estime-t-il. Le Comesa étant en l'occurrence le Marché commun, une zone de libre-échange pour l'Afrique australe et orientale.
La 18ème CIFIT s'achève donc sur une note d'espoir pour les participants africains, les organisateurs du ministère du Commerce et leurs partenaires institutionnels (entre autres l'Organisation mondiale du Commerce, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel) ayant déclaré qu'ils s'attendent à davantage de participants africains aux futurs éditions. En attendant, la prochaine est prévue en 2016 et non l'année prochaine suite aux nouvelles directives du pouvoir central. |