La mer, espace d'échanges
Li Keqiang a souligné, lors du Forum de coopération maritime sino-grecque en juin dernier, que la Chine souhaite, par des efforts conjoints avec d'autres pays maritimes, faire de la mer un espace d'échanges pour « développer l'économie maritime, et mettre en usage les ressources marines ». La globalisation économique et la nature ouverte de l'exploitation maritime font que l'économie maritime est devenue graduellement un point d'attrait de la coopération internationale.
Depuis le mois de novembre 1991, époque où la Chine a adhéré à l'APEC, l'économie maritime constituait déjà un point d'accroche pour la croissance chinoise. Depuis cela, la Chine a signé des accords de coopération maritime et des protocoles d'entente avec des dizaines de pays.
La Chine a créé un comité mixte et un mécanisme de séminaires avec pluieurs organisations des pays maritimes du pourtour Pacifique et de l'océan Indien, et y a développé des activités variées. Elle participe activement aux échanges dans le cadre voulu par l'ONU, aux collaborations avec les comités maritimes intergouvernementaux de l'UNESCO, et aux organisations internationales multilatérales du domaine maritime. Pour diffuser le concept de l'économie bleue, la Chine a organisé trois éditions de forums sur ce thème. Au travers de l'organisation des séminaires de haut niveau avec les ministres dédiés à la mer, la Chine s'applique à stimuler la coopération avec les pays en développement et à créer un système d'alerte aux tsunamis en mer de Chine méridionale.
De plus, la Chine garde une attitude active en matière de création de bases de recherche et de coopération d'outre-mer. Par exemple, le Centre pour l'océan et le climat Indonésie-Chine (ICCOC) est soutenu par le Fonds de coopération maritime sino-indonésien, mais aussi le Laboratoire pour l'océan et le système écologique Thaïlande-Chine, ainsi que le Centre de recherche marine Pakistan-Chine.
Les lois maritimes
La protection de la mer est une condition préalable nécessaire pour le développement durable de l'économie maritime. Le 12 mai dernier, le Rapport sur le développement durable océanique de l'APEC a été approuvé par la conférence annuelle du groupe de travail sur la mer et la pêche de l'APEC. La rédaction du Rapport a nécessité deux ans et a été faite par une équipe dirigée par des experts chinois et qui rassemble des professionnels venant des quatre coins du monde, dont les États-Unis, la Russie, l'Indonésie, la République de Corée, etc. Liu Yan, chercheur à l'Institut pour les affaires marines de Chine (China Institute for Marine Affairs, CIMA) relevant de l'Administration d'État océanique, a participé à tout le processus de la rédaction. Il remarque : « Les domaines prioritaires et la direction de coopération à l'égard du développement durable de l'économie maritime que le Rapport propose, tels que le maintien et l'amélioration du système écologique marin ou le renforcement des discussions sur l'économie bleue, fourniront des références favorables à la perspective de l'industrie maritime chinoise. »
Le gouvernement chinois est conscient que la protection de la mer nécessite des efforts inlassables et que cela doit être fait dans un cadre légal. Depuis 1979, ont été promulgués nombre de lois et règlements destinés à la protection de l'environnement, à la prévention de la pollution maritime, et à la lutte contre la pollution de l'eau. Parmi eux, on trouve la Loi sur la protection de l'environnement de la République populaire de Chine, la Loi sur la protection de l'environnement marin, la Loi sur la prévention et le traitement de la pollution de l'eau, le Règlement de la mer relatif à la lutte contre la pollution par les navires, le Règlement sur le déversement des déchets en mer, ou encore le Règlement sur la protection des eaux portuaires.
Au vu de la situation actuelle de la Chine, les menaces au développement de l'économie maritime sont nombreuses. Parmi celles-ci, on trouve le modèle industriel extensif qui, depuis une longue période, a provoqué le désordre de l'exploitation maritime et le gaspillage des ressources littorales. La pollution de l'environnement côtier s'est aggravée. La pêche intensive a également causé une pénurie de viviers maritimes et la trop forte densité de l'aquaculture offshore a dépassé les capacités écologiques de l'environnement marin. La fréquence des catastrophes maritimes cause également de graves pertes qu'elles soient humaines ou économiques. L'exploitation excessive et l'exploitation insuffisante cœxistent dans les zones littorales et le décalage entre l'exploitation et l'utilisation des espaces et ressources marines reste quand même flagrant. |