Des techniciens de la China Communications Constructions Company Ltd sur le chantier des travaux de la section en rase campagne

Le marché de plus de 70 millions de dollars est confié à quatre sociétés, dont trois entreprises chinoises. Les travaux d'aménagement des parcelles de terrains pour le relogement des populations ont commencé.

Mardi 20 janvier 2015, c'est la saison sèche dans le petit village d'Ekoko II dans la région du Centre, à une dizaine de kilomètres de la capitale du Cameroun, Yaoundé. Les bulldozers sont occupés à déraciner des arbres dans la forêt, afin d'ouvrir des voies de communications et de créer des parcelles résidentielles, qui seront ensuite réparties entre les familles touchées par le projet de construction de l'autoroute Yaoundé-Aéroport de Nsimalen. Ekoko II est l'un des six sites de relogement dédiés aux personnes déplacées par la construction de cette infrastructure routière. Outre Ekoko II, les familles déplacées seront relogées dans des terrains aménagés à Meyos et Afanoyo dans la préfecture du Mfoundi, Ntoun I et Ntoun II dans la préfecture de la Mefou-et-Akono et à Ngolzock dans la préfecture de la Mefou-et-Afamba.

Ce chantier est, avec l'autoroute Douala-Yaoundé, l'un des grands projets d'infrastructures qui vont radicalement changer le visage de Yaoundé. Le ministre du Développement urbain et de l'Habitat, Jean-Claude Mbwentchou, qui dirige le comité de pilotage interministériel chargé de superviser le projet, s'est rendu le 20 janvier à Ekoko II. Ce site, presque achevé, se situe à trois kilomètres de l'aéroport international de Yaoundé-Nsimalen et à 500 mètres de la voie bitumée Yaoundé – Mbalmayo (département du Nyong et So'o, toujours dans la région du Centre).

Le directeur général de la Mission d'Aménagement des Terrains Urbains et Ruraux (MAETUR), Louis Roger Manga, explique qu'« on va accélérer le rythme de travail pour que ce soit terminé en juin 2015 comme prévu ». L'affectation des parcelles au sein de la population concernée est imminente, selon le patron de cette entreprise à capitaux publics, spécialisée dans ce type de chantiers. Une fois les indemnisations achevées et les habitants évacués, les constructions s'accélèreront dans les zones rurales.

L'autoroute s'étendra sur une vingtaine de kilomètres et comprendra deux sections : une section rurale de 10,8 km, de Nsimalen -préfecture de la Mefou-et-Afamba à Ahala (dans la préfecture du Mfoundi), et une section urbaine de 10 km qui partira de la station d'essence MRS Ahala (arrondissement de Yaoundé 6) et aboutira au quartier Tsinga (arrondissement de Yaoundé 2) en passant par le carrefour « Trois statues », le rond-point de la poste centrale et le carrefour Warda. L'autoroute comprendra six voies et sept échangeurs, situés à Nsimalen, Meyo, Ahala, Nsam, Olézoa, au carrefour du Premier ministère et à côté de la « Maison du combattant ».

La construction de la section en rase campagne (Ahala-carrefour Meyo-carrefour Nsimalen), longue de 10,8 km, a été attribuée à l'entreprise chinoise China Communications Constructions Company Ltd, tandis que celle de la section urbaine, plus complexe, a été confiée à trois entreprises.

Le premier lot (Ahala-Nsam- Olézoa) de 5,8 km sera réalisé par le chinois Sinohydro Corporation. Le second lot de 1,9 km (Carrefour Trois statues- Oilybia Olezoa-Mess des officiers- Poste centrale) sera construit par une autre entreprise chinoise, la China Road and Bridge Corporation. Et le dernier lot de 2,1 km (Carrefour Warda-Nouvelle route Bastos-Esplanade sous-préfecture Tsinga) reviendra à Arab contractors Cameroon. Le projet global s'étend donc sur plus de 20 km et coûtera environ 39 milliards de francs CFA, soit plus de 70 millions de dollars. Les travaux ont déjà débuté pour la section rurale. L'ouvrage sera terminé dans 36 mois selon les membres du comité de pilotage.