L'économie chinoise a progressé de 7,4 % en 2014, alors que les autorités s'efforcent de procéder à une réforme structurelle, d'éliminer les capacités productives obsolètes et de promouvoir l'innovation.
« La Chine a surmonté d'énormes défis pour maintenir son taux de croissance autour de 7,5 % », affirme Ma Jiantang, chef du Bureau national des Statistiques (BNS). Selon lui, ce taux de croissance a été difficile à atteindre, malgré une production estimée à 63 600 milliards de yuans (10 400 milliards de dollars).
Bien que l'économie se développe à un rythme ralenti par rapport à la croissance à deux chiffres des années précédentes, les Chinois bénéficient de prix bas et de nombreuses créations d'emplois, nuance M. Ma. Selon les statistiques du BNS et du ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale, l'indice chinois des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2 % en 2014 et 13,2 millions d'emplois ont été créés dans les zones urbaines, soit un chiffre largement supérieur à l'objectif annuel de 10 millions.
« L'environnement économique restera complexe en 2015 », observe M. Ma. « Si quelques pays développés connaissent actuellement une reprise économique, le contexte intérieur est toujours incertain. Mais la Chine bénéficie encore de conditions favorables qui lui permettront de maintenir un taux de croissance moyen à élevé en 2015. »
L'industrialisation, l'informatisation, l'urbanisation et la modernisation agricole ont jeté une base solide pour la croissance stable de l'économie chinoise en 2015. Selon M. Ma, avec l'installation de millions d'habitants dans les zones urbaines, l'allocation des ressources sera plus efficace et dynamisera le marché intérieur.
Les politiques de réforme et d'ouverture continueront de stimuler l'enthousiasme entrepreneurial, principal moteur d'une croissance stable. Selon M. Ma, la réduction de l'intervention gouvernementale et la simplification de l'accès au marché inciteront 900 millions de personnel professionnel, scientifique et technique à innover et à créer des entreprises.
La qualité plutôt que la quantité
Le ralentissement de la croissance économique incite à privilégier la qualité et l'efficacité. D'après M. Ma, la productivité annuelle de la main-d'œuvre a atteint 72 313 yuans (11 647 dollars) par habitant, soit une hausse de 7 % par rapport à l'année précédente. La consommation d'énergie par unité de PIB a été en outre réduite de 4,8 %.
« Avec l'approfondissement de la réforme économique structurelle et l'amélioration continue du modèle de développement et d'allocation des ressources, le ralentissement semble inévitable », indique Yu Yongding, expert à l'Académie des Sciences sociales de Chine.
M. Yu prend ainsi l'exemple du secteur sidérurgique. En Chine, plus de 20 % de la capacité de production d'acier reste inexploitée, alors que la seule province du Hebei compte au moins 300 industries sidérurgistes. Leur fermeture conduirait à un déclin du PIB, mais pourrait en revanche renforcer le PIB environnemental.
Liu Kegu, ancien vice-gouverneur de la Banque de Développement de Chine, se fait l'écho de ce point de vue. Selon lui, la Chine a longtemps accordé une importance excessive au rythme de la croissance, négligeant la qualité du développement et le bien-être de la population. « Une partie des investissements destinés à stimuler la croissance du PIB, ajoute-t-il, doit être consacrée à l'élimination de la pollution, à l'amélioration effective des conditions de vie de la population, à la sécurité de l'emploi et aux secteurs de la santé et de l'éducation ».
Selon Qu Hongbin, économiste en chef de HSBC en Chine, le pays a réussi à sortir de sa dépendance excessive aux investissements immobiliers. D'après les statistiques du BNS, le secteur de la construction immobilière a chuté de 10,7 % en 2014 et les achats de terres par des promoteurs immobiliers ont baissé de 14 % par rapport à l'année précédente.
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