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Chirag Shah, Directeur de la stratégie au Centre financier international de Dubai |
Via Dubai
Le commerce sino-africain croissant attire également des pays non-africains. La Chine est devenue le premier partenaire commercial de Dubai l'année dernière, et la première Semaine de Dubai en Chine a été organisée à Beijing en mai, pendant laquelle des entreprises et des membres du gouvernement basés à Dubai ont expliqué les avantages de faire du commerce avec ou à travers les Emirats.
Chirag Shah, directeur de la stratégie au Centre financier international de Dubai (CFID), a également souligné les avantages de Dubai comme porte d'entrée sur l'Afrique. Le premier atout est la connectivité. « Emirates Airlines relie à lui seul plus de 27 villes en Afrique quotidiennement, explique-t-il. Outre cette connectivité physique, il existe également des liens culturels. »
10 % de la population de Dubai, estimée à 9,44 millions, est chinoise, et Dubai compte plus de 4 000 entreprises chinoises. « Comme beaucoup d'autres corporations multinationales, ces entreprises chinoises installent leur siège social à Dubai, explique Shah. Les quatre banques publiques chinoises (Banque de Chine, China Construction Bank, Agricultural Bank of China, et Industrial and Commercial Bank of China) opèrent dans le CFID. »
Cette connectivité est d'autant plus grande que beaucoup d'entreprises africaines sont également représentées à Dubai. « La plupart des institutions multinationales financières utilisent le CFID comme une porte vers l'Afrique, affirme Shah. Le CFID est vu comme une voie d'investissement sécurisée pour investir dans le difficile marché africain, car il comprend un régulateur et un système judiciaire indépendants, avec un cadre juridique de droit commun et des échanges financiers internationaux.
Un autre atout est l'importance que Dubai donne au yuan chinois. « Le yuan est déjà la cinquième monnaie la plus utilisée dans les échanges, indique Shah. Le commerce entre le Conseil de coopération du Golfe (le marché commun régional du Moyen-Orient comprenant le Bahrein, le Koweit, Oman, le Qatar, l'Arabie Saoudite et les EAU) et l'Asie a augmenté de 40 % au cours de la dernière décennie. Le commerce avec la Chine constitue une part importante de ces échanges : beaucoup d'exportations du Moyen-Orient vont vers la Chine et beaucoup d'exportations chinoises arrivent dans la région. Avec tous ces échanges, il est naturel que la monnaie utilisée évolue du dollar vers le yuan. »
Selon Shah, l'arrivée des principales banques publiques de Chine au CFID a facilité ce changement de monnaie. « Le CFID offre aujourd'hui aux entreprises l'opportunité de faire du commerce dans une autre monnaie que le dirham local. Les échanges en yuan ont été facilités grâce aux quatre banques chinoises, mais aussi à la présence d'autres grandes multinationales asiatiques comme HSBS et Standard Chartered, qui utilisent les infrastructures du CFID. »
Enfin, Dubai voit une grande opportunité dans la nouvelle Banque asiatique d'Investissement dans les infrastructures (BAII), dont les Emirats Arabes Unis détiennent déjà des parts. « Le CDIF est une plate-forme où les institutions financières multilatérales peuvent travailler et dont elles peuvent utiliser le cadre de régulation, affirme Shah. Nous hébergeons le bureau régional de la Société financière internationale, ainsi que plusieurs banques d'import-export de pays comme le Japon, la République de Corée et l'Inde. Nous encourageons la BAII à utiliser également le CDIF comme base régionale. »
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