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victoire : La Chine retrouve son siège à l'ONU en 1971 |
Les Nations unies sont sans aucun doute la seule organisation qui représente les intérêts du monde dans son entier, et en être membre est essentiel pour la crédibilité d'un pays. C'est pourquoi, lors de la récente indépendance du Sud-Soudan, le premier geste de cette nouvelle nation fut de rejoindre l'ONU, en devenant le 193ème pays membre.
« En tant que plus grande et plus importante organisation [internationale], les Nations unies sont synonymes de légalité et de justice, et ses décisions sont majoritairement acceptées par les pays du monde », explique à CHINAFRIQUE Chen Xulong, vice-directeur du département de stratégie mondiale à l'Institut chinois des études internationales. En octobre de cette année, la Chine célèbre le 40ème anniversaire de la réintégration de son siège légitime aux Nations unies, une organisation dont Chen affirme qu'elle devrait être au cœur des négociations pour les affaires internationales, en particulier pour résoudre les questions de sécurité et les conflits régionaux.
Retrouver sa place légitime
La Chine est un des pays fondateurs des Nations unies et l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, et de ce fait doté du droit de veto. Toutefois, en raisons de facteurs historiques, les autorités taiwanaises ont occupé le siège de la Chine aux Nations unies pendant 20 ans. En octobre 1971, avec le soutien des pays en développement, la 26ème Assemblée générale de l'ONU a adopté la résolution 2758 rendant à Beijing le siège qui lui revenait de plein droit.
Au cours des 40 dernières années, l'adhésion à l'ONU a permis à la Chine d'étendre sa présence diplomatique et de développer les échanges internationaux. « Durant cette période, la Chine s'est progressivement intégrée à l'ordre international, dont l'ONU constitue le noyau, et, par sa participation, a contribué à bâtir et réformer cet ordre international », déclare Chen, ajoutant que la Chine encourage actuellement les réformes à l'intérieur des Nations unies.
Plus de multilatéralisme
Fu Ying, vice-ministre chinoise des Affaires étrangères, estime lui aussi que l'ONU doit être réformée. L'ONU a effectivement promu activement les réformes en son sein. L'exemple de la force de maintien de la paix en est une illustration. Au moment de sa création, l'ONU ne disposait pas de cette force, qui est désormais un élément vital de son action dans le monde.
« Nous pensons que la réforme des Nations unies doit permettre aux pays en développement d'avoir une plus grande voix au chapitre sur cette question », déclarait Fu dans un entretien accordé au quotidien français Le Figaro.
Sur de nombreuses questions internationales, les pays développés et les pays en développement ont des avis divergents, et les pays en développement sont généralement défavorisés lorsqu'il s'agit de donner de la voix.
Selon Chen, les puissances occidentales profitent de l'avantage d'être dans une position offensive pour intervenir dans les affaires des pays en développement. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, la Chine s'oppose à cette manière de faire. Ils [les pays développés] poursuivent en réalité leurs propres intérêts [tout en intervenant dans les pays en développement] sous divers prétextes », s'indigne Chen. « Avez-vous jamais entendu parler de pays en développement intervenant dans les affaires intérieures des pays développés ? »
Dans un discours pour la commémoration du 40ème anniversaire du retour de la Chine à sa place légitime à l'ONU, Wu Hailong, assistant du ministre chinois des Affaires étrangères, a déclaré que la réforme de l'ONU devait augmenter la représentativité des pays en développement, en particulier des pays africains.
« À cause du rôle joué par les pays en développement pour permettre à la Chine de retrouver son siège à l'ONU et du fait que la Chine est elle-même un pays en déve-loppement, il est naturel qu'elle soutienne toujours les pays en développement dans l'organisation mondiale », affirme Chen.
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