 |
MES BOULES:Joueurs de polo à Tianjin |
Pendant les sept jours de vacances de la Fête nationale de Chine en octobre, des joueurs de polo venant des quatre coins du monde – Afrique du Sud, Argentine, États-Unis et Angleterre – ont montré au public leurs talents superbes dans la ville de Tianjin qui se trouve à environ 140 km au sud de la capitale Beijing. Les botteurs ? Ils avaient tous moins de 18 ans, sportifs en herbe venus là pour concourir dans un tournoi international de jeunes.
Ces dernières années, plusieurs compétitions internationales de polo ont eu lieu en Chine. Bien que peu de joueurs chinois y participent, les matchs attirent quand même un public important.
Le défi de la renaissance
Bien que beaucoup de Chinois de la classe supérieure de la société aient commencé à adopter le polo à cause de son exotisme, dans la réalité, leurs ancêtres étaient très familiers avec ce sport.
Dans la Chine ancienne, le polo, appelé Jiju, était populaire pendant la dynastie des Tang (618-907). Favorisé par les empereurs, les nobles et les hauts fonctionnaires, il servait à la fois de sport divertissant et d'exercice militaire pour l'armée. Cette fièvre a duré jusqu'à la dynastie des Qing (1644-1911), avant que la popularité de ce sport ne diminue progressivement. Le polo fait maintenant face à un nouveau défi dans la Chine moderne: sa renaissance. Et cette renaissance est loin d'être facile.
Malgré sa gloire en Chine depuis des centaines d'années, le polo a maintenant dans le pays une réputation de « sport de luxe moderne européen ». Cette étiquette ajoute à son charme, mais lui aliène aussi le public chinois. Le lien du polo et de la classe aristocratique chinoise du passé joue un faible rôle, alors même que les gens commencent à s'identifier davantage à la culture européenne.
Simon Stafford, un journaliste britannique travaillant à Beijing, dit que le polo est un sport à la culture riche, mais que même en Grande-Bretagne, la plupart des gens ne peuvent pas comprendre exactement ce dont il s'agit.
En tant que sport concurrentiel, le polo doit repartir de zéro en Chine.
« Le sport équestre s'est bien développé en Chine depuis qu'il est devenu sport olympique », déclare Paul Yi, rédacteur au magazine Horsemanship Chine. « Mais le polo en est encore à ses débuts. Nous n'avons pas d'équipe nationale, et les joueurs professionnels à travers le pays sont peu nombreux. »
Promotion en Chine
Actuellement en Chine, un nombre croissant de gens aiment regarder les compétitions de polo, mais peu de gens y participent. Il est plus difficile de gagner la gloire au polo qu'au golf. La raison en est simple: tout le monde peut jouer au golf, mais le polo exige un niveau de compétence plus élevé et intimide beaucoup de gens.
«C'est un sport très dangereux qui demande beaucoup de compétences », explique Deidre Van Reene, la mère d'un joueur sud-africain. «Vous devez être capable de monter très bien à cheval, et de frapper la balle à pleine vitesse avec beaucoup d'habileté. »
Ces problèmes, cependant, ne peuvent pas arrêter le regain de popularité de ce sport dans le pays. En dépit des difficultés, les investisseurs chinois croient au potentiel du polo en tant que nouvelle industrie. Ils font la promotion du polo en Chine d'une manière nouvelle.
« Le Polo en Chine est un style de vie », déclare Harvey Lee, vice-président du Club Metropolitan de polo, le premier du genre à Tianjin. Les Clubs de polo sont apparus en Chine depuis 2004. Il y en a plusieurs autres autour de Beijing, de Shanghai et dans d'autres régions dans le sud du pays.
« C'est un sport social plus qu'un sport de compétition », explique Lee. « Nos membres n'ont pas à prendre un vif intérêt pour le sport. Nous invitons les meilleures équipes à jouer ici. Les membres peuvent connaître des gens différents et ainsi élargir leurs cercles sociaux. »
En même temps, le club a également un plan pour semer davantage de graines. Un camp de formation offert aux jeunes pourrait être la pépinière des joueurs de polo de demain.
Les coûts énormes limite l'élargissement de ce cercle, mais Lee estime qu'il a le potentiel important pour se développer.
« Le marché est large. Nous avons seulement avancé de cinq ou six étapes sur une échelle de cent pas », conclut Lee. Il est persuadé que le polo a un avenir brillant devant lui. |