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MAIN DANS LA MAIN: Les liens sino-africains bénéficient du développement |
Pour le continent africain, 2011 a été une année d'incertitude, de changement et de protestation. Les troubles en Afrique du Nord ont conduit à des changements de régime en Tunisie, en Égypte et en Libye ; un nouveau pays, la République du Sud-Soudan, est devenu indépendant et a obtenu son siège aux Nations Unies ; 17 pays ont organisé des élections présidentielles, et une grave famine a dévasté la Corne de l'Afrique.
« Tous ces changements peuvent influencer les relations sino-africaines dans une certaine mesure, mais le chaos et les incertitudes ne peuvent pas modifier fondamentalement les relations bilatérales », a déclaré Zhang Zhongxiang, directeur adjoint du Centre d'études africaines de l'Université normale de Shanghai. « Vous pouvez voir que l'an dernier, les deux parties ont pris des mesures pour maintenir les relations bilatérales sur la bonne voie », a-t-il dit à CHINAFRIQUE.
Selon Zhang, ces mesures comprennent des échanges de visites de haut niveau, afin de lisser les relations bilatérales dans une perspective politique, et le développement des activités de nombreuses organisations non gouvernementales en qui concerne la promotion des relations humaines. Plus tôt dans l'année, le gouvernement chinois a pris une série de mesures pour sévir contre les exportations de marchandises de faible qualité et de contrefaçon en Afrique.
Échanges de haut niveau
En 2011, de nombreuses visites de haut niveau ont été organisées, telles celle du vice-premier ministre chinois Hui Liangyu, qui est en charge de l'agriculture, à Maurice, en Zambie, en RDC, au Cameroun et au Sénégal du 6 au 19 janvier, et celle du vice-premier ministre chinois Wang Qishan, qui est en charge des finances, au Kenya, au Zimbabwe et en Angola entre les 17 et 23 mars. Un certain nombre de dirigeants africains, tels que le président soudanais, Omar Hassan Ahmed Al-Bashir, celui du Mozambique, Armando Emílio Guebuza, et le président camerounais Paul Biya, se sont de leur côté rendus à Beijing.
« Ces visites traduisent la volonté politique de développer les relations bilatérales en profondeur, ceci car nous sommes liées par une amitié traditionnelle », a assuré Zhang. « L'amitié peut aider à résoudre les questions d'actualité en Afrique, et en retour, le processus de résolution permet d'approfondir les relations bilatérales ».
Toujours selon Zhang, la Chine a joué un rôle important dans la promotion de la paix au Soudan. « Grâce aux bonnes relations entre la Chine et le gouvernement d'Al-Bashir, la Chine a fait beaucoup pour convaincre les différentes parties de participer à des pourparlers. La Chine a également apporté sa contribution au déploiement des forces hybrides l'UA-ONU au Darfour, ainsi qu'à l'indépendance de la République du Sud-Soudan », explique le spécialiste du continent africain.
Explosion du commerce
Des efforts conjoints sont faits non seulement dans le secteur politique, mais aussi au niveau des entreprises. Selon Cheng Zhigang, secrétaire général du Forum de Coopération et de développement industriel Chine-Afrique (CAIF), les conflits en Afrique du Nord ont causé de grandes pertes pour les entreprises chinoises ayant investi dans la région.
Seize entreprises chinoises directement sous le gouvernement central sont actives en Libye, et on recense trois gros projets dont les investissements respectifs s'élèvent à 9 milliards de yuans (1,42 milliard de dollars). « Les pertes totales des entreprises chinoises en Libye ont atteint les 48 milliards de dollars », estime Cheng.
Cependant, Cheng ne croit pas que les événements en Afrique du Nord pourront affecter substantiellement la coopération commerciale sino-africaine. Zhang a indiqué que le commerce de la Chine avec les pays d'Afrique du Nord n'était pas aussi conséquent que celui avec des pays comme l'Angola, l'Afrique du Sud ou le Nigeria.
Les statistiques de la CAIF montrent que les trois premiers exportateurs africains vers la Chine en 2011 sont l'Afrique du Sud, le Nigeria et l'Egypte, et les trois premiers importateurs, l'Angola, l'Afrique du Sud et le Swaziland. Au premier semestre 2011, le volume du commerce sino-africain a dépassé 79 milliards de dollars, et Cheng estime que le commerce de toute l'année atteindra 150 milliards de dollars. « Au cours des deux à trois prochaines années, le commerce bilatéral dépassera les 300-400 milliards de dollars, et pourrait donc dépasser le commerce Chine-UE », a déclaré Wei Jianguo, secrétaire général du Centre chinois des échanges économiques internationaux, lors d'un séminaire sur le coopération sino-africaine, le 24 octobre.
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