À mesure qu'on approche de la cinquième réunion ministérielle du Forum sur la coopération Chine-afrique (FOCAC),qui doit avoir lieu à Beijing en juillet 2012, la coopération sino-africaine fait de plus en plus la une de l'actualité. Outre le FOCAC, la Chine utilise également des tribunes multilatérales pour promouvoir la coopération avec le continent africain dans des domaines divers, comme la coopération environnementale, supervisée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Ce projet, intitulé Programme de coopération PNUE-Chine-Afrique pour l'environnement, qui a débuté en novembre 2008, est destiné à s'attaquer aux défis environnementaux auxquels est confronté le continent dans les domaines de la gestion des écosystèmes, de la réduction des catastrophes, de l'adaptation aux changements climatiques et des énergies renouvelables, grâce à des échanges d'expérience et au partage de l'information avec des scientifiques chinois. Ce programme est considéré comme une grande réussite en termes de mode de coopération Sud-Sud.
En novembre 2011, un accord a été renouvelé pour étendre les activités du programme à 16 pays des régions du Nil, du lac Tanganyika et du désert du Sahara.
À partir du numéro de ce mois-ci, CHINAFRIQUE consacrera une rubrique régulière aux projets menés dans le cadre de ce programme.
Sur une petite exploitation agricole à Katumani, au Kenya, un groupe de fermiers observe des agronomes chinois de l'Université de Lanzhou, intrigués par la manière dont ils creusent des billons et des sillons et dont ils recouvrent la terre végétale de mystérieux matériaux pour empêcher l'évaporation.
En réponse à la crise alimentaire de la Corne de l'Afrique lors de la dernière décennie, les agronomes chinois travaillent à Machakos (une ville proche de Nairobi), située dans une zone semi-aride du Kenya. Leur mission est d'introduire des techniques agricoles sèches alimentées par de faibles précipitations auprès des agriculteurs et techniciens locaux. D'après les savants chinois, ces techniques seront adaptées à la phénologie locale et aux caractéristiques du sol pour améliorer le rendement céréalier et l'utilisation des eaux pluviales sur une vaste échelle.
Le projet, intitulé « Développement et démonstration des techniques d'économie d'eau pour l'agriculture sèche et la cartographie agricole », supervisé par le programme de coopération environnementale PNUE-Chine-Afrique. Le PNUE est responsable de la coordination et de l'application des activités menées dans le cadre du programme. En tant qu'unique agence de l'ONU ayant son siège en Afrique, le PNUE a de nombreux avantages à faire valoir quand il s'agit des questions africaines, grâce à son bureau régional pour l'Afrique.
La sécurité des ressources hydriques est considérée comme un des facteurs cruciaux pour le développement de l'Afrique. La viabilité environnementale, la réduction de la pauvreté et d'autres nombreux objectifs socio-économiques dépendent en grande partie de la viabilité des ressources hydriques, ce qui prouve le rôle de l'eau dans les années à venir.
Pourtant, le problème de la pénurie d'eau ne montre pas beaucoup de signes positifs ni pour maintenant ni pour les projections futures. En 2025, la disponibilité en eau dans neuf pays devrait être inférieure à 1 000 mètres cubes par personne et par an. Cette situation devrait s'aggraver en raison du changement climatique, ce qui augmentera la fréquence et la durée des événements météorologiques extrêmes. L'eau est devenue un facteur limitant pour le développement durable de l'Afrique. À cet égard, l'aide de la Chine vient au bon moment.
Le Dr. Ephraim A. Mukisira, directeur général de l'Institut de recherche agronomique du Kenya a admis que le pays s'est consacré à améliorer l'efficacité des techniques agricoles bon marché dans les zones arides. Certaines régions du Kenya sont habituellement arides et semi-arides, avec des conditions agricoles très proches des régions éloignées du nord-ouest de la Chine. « Nous accordons beaucoup de prix à la coopération avec la Chine sur la question de l'aridoculture, et nous espérons que l'introduction de ces techniques nous aidera à garantir la sécurité alimentaire du Kenya », a-t-il déclaré.
Durant la Phase 1, onze pays africains se sont impliqués dans le programme ; plus de 200 experts et fonctionnaires africains des régions concernés ont reçu des formations professionnelles en renforcement des capacités. De nombreux projets pilotes ont été menés dans des pays africains. Après des études et des consultations préliminaires, la Phase 2 s'achemine vers une phase d'application.
(Le Dr. Mohamed A.S. Abdel-Monem est le chef d'équipe régionale pour la gestion des écosystèmes au sein du PNUE et le coordinateur pour le programme du PNUE. Mme Tian Ping, son assistante, se concentre sur le programme de coopération environnementale) |