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UN CHEMIN DIFFICILE: Les élèves du district de Hanyin au Shaanxi sur la route de l'école |
Li Bingbing, 10 ans, se lève à 6h30 tous les matins, se lave, s'habille, prend son petit déjeuner, puis sa grand-mère la conduit à l'école, à deux kilomètres de chez elle. Li est en troisième année à l'école primaire centrale du village de Liucun, municipalité de Xingtai, province du Hebei. Son école est la fusion de huit écoles de village et accueille des enfants de la première à la sixième année.
« J'aime aller à l'école parce que je peux jouer avec mes camarades. Mais je dois marcher pendant tellement longtemps. C'est très fatigant », confie Li à CHINAFRIQUE. Comme cette petite fille, tous les élèves marchent pour aller à l'école, en moyenne une heure et demie pour chaque trajet.
Néanmoins, comparés à Li et à ses camarades, beaucoup d'écoliers vivant à la campagne sont encore moins bien lotis. Ils doivent marcher sur des chemins de montagnes pendant des dizaines de kilomètres avant d'atteindre leurs écoles. Les fréquents accidents de bus scolaires qui défraient la chronique depuis l'an dernier ont encore accru les inquiétudes du public au sujet de la sécurité de ce moyen de transport.
La politique éducative mise en place il y a dix ans est à l'origine de ce problème. En 2001, une loi du Conseil des affaires d'État stipulait que l'emplacement des écoles d'enseignement obligatoire devrait s'ajuster aux conditions locales afin d'améliorer la qualité des écoles rurales en mettant en commun les ressources éducatives. La même année, la fusion des écoles rurales était classée comme une prio-rité pour améliorer l'éducation rurale obligatoire. Depuis, le programme de fermeture et de fusion des écoles a été étendu aux zones rurales du pays.
D'après les statistiques publiées par le ministère de l'Éducation, la Chine comptait 440 282 écoles primaires rurales en 2000, contre seulement 210 894 en 2010, soit 52,1 % de moins. En l'espace de dix ans, la moitié des écoles primaires et des collèges de campagne ont été fermés ou ont fusionné.
Optimisation des ressources
Au cours du processus d'urbanisation rapide que connaît la Chine, de plus en plus de paysans ont migré vers les villes. Dans le même temps, la politique de planning familial a également diminué le taux de natalité dans les régions rurales, provoquant une chute du nombre d'écoliers. « Dans de telles circonstances, la fermeture et la fusion des écoles rurales sont conformes au développement social, puisqu'elles optimisent les ressources éducatives et répondent de manière plus adéquate aux besoins des ruraux en matière d'éducation », explique Li Liyan, expert en information, au Quotidien du Peuple.
« J'adore mon école, les salles de classe sont spacieuses et il y a beaucoup d'installation de loisir », explique Li Bingbing. Son ancienne école était proche de sa maison, et il lui fallait seulement cinq minutes pour s'y rendre. Mais elle était trop petite, n'avait pas de terrain de jeu, à part les installations sportives comme le terrain de football. Les élèves n'avaient pas de place pour l'éducation physique et devaient utiliser un terrain vague en dehors de l'école.
Le problème du manque de professeurs a été résolu après la fermeture et la fusion des écoles. Depuis l'époque où Li Hao, le frère de Li Bingbing, 17 ans, était à l'école primaire, le nombre d'enfants de son village en âge d'être scolarisés a chuté dramatiquement. Dans le pire des cas, il n'y avait pas assez d'élèves pour une classe dans chaque niveau. Dans le village voisin de Liufangcun, dont la population est moins importante, les élèves des différents niveaux devaient partager une salle de classe, et un seul professeur devait s'occuper de plusieurs niveaux.
« Maintenant ce problème est résolu. Nous avons des professeurs individuels pour chaque niveau. De plus, l'enseignement de l'art et de la musique est plus intéressant et systématique maintenant que nous avons des professeurs spécialistes », explique Wang Qiaoling, un professeur de l'école primaire centrale.
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