Une déferlante à l'horizon
Les experts affirment que, compte tenu de l'état économique du pays, une croissance urbaine rapide est nécessaire.
L'urbanisation chinoise est à la traîne de son industrialisation. D'après un rapport publié par Reuters, le taux chinois d'urbanisation rapporté au taux d'industrialisation est de 1,09 (51,3 % contre 46,8 %), alors que le même taux à l'échelle mondiale est de 1,95 (50,9 % contre 26,1 %).
L'économie chinoise traverse sa phase de croissance la plus lente depuis le second semestre 2009. Le PIB a grimpé de seulement 7,6 % au second semestre 2012. Déterminé à changer cette donne, les autorités chinoises ont mis l'accent sur l'urbanisation.
En juillet, le vice-Premier ministre Li Keqiang a souligné que l'urbanisation est une force motrice de première importance pour la demande intérieure et une base importante pour l'ajustement des structures économiques.
Certains spécialistes considèrent que le taux d'urbanisation de la Chine est amené à croître davantage, jusqu'à atteindre 60 % en 2020. Ce phénomène devrait amener de l'investissement et de la consommation, qui peuvent stimuler le développement économique pour la décennie à venir.
L'urbanisation galopante devrait permettre à la Chine de maintenir un PIB au-dessus de 8 % jusqu'en 2015, d'après une étude publiée par China Investment Securities, une société dont le siège est à Shenzhen.
La future du développement urbain
La Chine est confrontée à un équilibre difficile entre vitesse et qualité. Statistiquement, les zones urbaines s'étendent rapidement, mais la qualité de cette expansion est loin d'être réussie, si on prend en compte l'histoire de personnes comme Xu.
Hu Cunzhi, vice-ministre du Territoire et des Ressources a souligné que de 1990 à 2000, l'urbanisation du territoire était 1,71 fois plus rapide que l'urbanisation de la population. Cette tendance s'est accentuée au cours de la dernière décennie : les zones urbaines ont augmenté de 89 % alors que les populations urbaines ont crû de seulement 45 %.
Le flux de population doit être cohérent avec la distribution des ressources. Lors du Forum sur le développement urbain en Chine, qui s'est tenu en août, de nombreux experts sont tombés d'accord pour dire que l'interférence du gouvernement devait être réduite afin que les flots de population répondent naturellement aux demandes du marché.
« Trop de contrôle est un frein à l'urbanisation », explique Zhou Qiren lors du séminaire. Zhou est affilié à l'École nationale de développement de l'Université de Pékin. « Le système d'enregistrement des foyers et le système de cadastre ont freiné l'urbanisation de la Chine ».
D'après le livre bleu de l'ASSC, près de 500 millions de paysans vont migrer vers les villes dans les vingt prochaines années. Pour adapter cet afflux, au moins 40 000 milliards de yuans seront nécessaires pour couvrir les coûts de sécurité sociale et le développement des infrastructures publiques. En moyenne, 2 000 milliards de yuans seront nécessaires chaque année. Cette somme représente 20 % du revenu annuel du gouvernement chinois, d'après les données de 2011.
« Pour résoudre ce problème, un mécanisme devra être mis en place pour partager les coûts entre le gouvernement central, les gouvernements locaux, les entreprises et les travailleurs migrants », explique Song Xiaowu, président de la Société chinoise pour la réforme économique.
690 millions contre 656 millions – nombres de résidents urbains et ruraux en Chine en 201226% – proportion de population urbaine en Chine en 1990
(Source: Bureau national des statistiques de Chine) |