Le Protocole de Kyoto a été prolongé de huit ans et entrera en vigueur le 1er janvier 2013. C'est, après de longues négociations, la seule réalisation de la Conférence sur le climat de l'ONU tenue à Doha, au Qatar, du 26 novembre au 8 décembre.
Ce résultat modeste évite à la Conférence de Doha d'être un échec complet.
La conférence a répondu aux attentes de la Chine, mais les obstacles à l'action future de la communauté internationale à répondre au changement climatique demeurent, a déclaré Xie Zhenhua, vice-ministre de la Commission nationale du développement et de la réforme et chef de la délégation chinoise à la Conférence sur le climat de l'ONU.
Lors de la réunion, les pays développés ont minimisé leur responsabilité historique et l'idée de « responsabilités communes mais différenciées », faisant preuve d'un manque de volonté politique en faveur de la réduction des émissions, d'un soutien financier et des transferts de technologie, a dit Xie.
Les organisations non gouvernementales sont unanimement déçues par ces résultats.
Les négociations sur le climat de l'ONU n'ont pas débouchées sur une promesse de réduction accrue de la pollution au carbone, ou la garantie d'un financement de 100 milliards de dollars par an en 2020 afin d'aider les pays pauvres à faire face au changement climatique, selon le Réseau Action Climat-International (CAN-I), un organisme mondial regroupant 700 organisations non gouvernementales.
« Doha n' a débouché sur aucune réelles réductions ni sur un financement concret », a déclaré Tasneem Essop, chef de la délégation du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Des résultats positifs
Certains disent cependant que l'accord, conclu au terme de deux semaines de négociations exténuantes à Doha, envoie quelques signes encourageants.
Le Protocole de Kyoto, seul accord contraignant en vertu duquel les pays développés se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre, a été étendu, et la deuxième période d'engagement débutera l'année prochaine.
L'UE, l'Australie, le Japon, le Liechtenstein, la Suisse et Monaco ont aussi déclaré qu'ils ne prolongeraient pas les crédits de droits d'émission excédentaires dans la deuxième période d'engagement. La délivrance de quotas d'émissions excédentaires, totalisant 13 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, a été l'un des sujets les plus controversés lors des discussions. Permettre le report de permis d'émissions excédentaires a été fortement contesté par de nombreux pays, car un tel report ne conduit qu'à une diminution des niveaux de gaz à effet de serre sur le papier et non dans l'atmosphère.
L'accord encourage les pays développés à redoubler d'efforts pour fournir des financements entre 2013 et 2015, avec des niveaux minimum équivalant le montant moyen annuel prévu par le financement INFAST-start de 2010-12. L'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, le Danemark, la Suède et la Commission européenne ont annoncé des contributions concrètes de financement totalisant 6 milliards de dollars qui seront versés en 2015.
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