Des ambitions encore faibles
Bien que la deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto ait été adoptée à Doha, les pays participants ont établi un objectif de réduction des émissions de 18 % seulement. Selon la quatrième évaluation en 2007 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, les pays développés devront réduire leurs émissions de 25-40 % par rapport à 1990 pour limiter l'augmentation de la température à un niveau supportable.
L'UE a insisté sur un objectif de réduction des émissions de 20 % en 2020 par rapport aux niveaux de 1990, et a réitéré son offre de les diminuer de 30 %, à condition que d'autres pays développés s'y engagent également et que les pays en développement apportent une contribution adaptée, conformément à leurs responsabilités et capacités respectives.
Le Japon, le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Russie ont refusé de joindre la deuxième période du Protocole de Kyoto.
Les États-Unis, qui ne prennent pas part au protocole, ont misé sur des réductions de 17 % d'ici 2020 par rapport à 2005, ce qui équivaut à une réduction d'environ 3 ou 4 % seulement par rapport aux niveaux de 1990.
« Les promesses actuelles sont nettement insuffisantes », a déclaré Fatou Ndeye Gaye, la ministre gambienne des Forêts et de l'Environnement, dans un discours au nom des pays les moins avancés. Une série de récents rapports scientifiques appellent à une action audacieuse car le monde est en bonne voie pour une hausse de 3 à 5 degrés de la température, a-t-elle dit.
Les ambitions actuelles sont faibles, et les pays développés devraient vraiment intensifier leurs efforts, a dit Edna Molewa, ministre de l'Eau et de l'Environnement de l'Afrique du Sud, lors d'une conférence de presse conjointe des pays du BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine).
Insuffisance des fonds
Sur la question du financement, l'une des plus importantes, les parties n'ont pas réussi à parvenir à un accord, a déclaré Su Wei, négociateur en chef de la Chine en matière de climat, à la séance plénière de clôture du Groupe de travail spécial sur l'action concertée à la Conférence de Doha.
La somme de 30 milliards de dollars de mise en œuvre rapide des fonds disponibles de 2010 à 2012 va bientôt expirer. Avec des pays développés qui ne se sont pas encore remis de la crise économique et qui étaient la principale source de financement, des incertitudes planent sur le projet de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020.
Ces résultats extrêmement faibles sur la question du financement climatique menacent l'objectif de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020, a déclaré CAN-I dans un communiqué de presse.
La décision demande aux gouvernements de soumettre des voies possibles de financement à long terme, et des appels de fonds publics pour l'adaptation, mais ne mentionne pas de chiffre concret, selon CAN-I.
« Les pays développés sont forts en déclarations politiques, mais lorsqu'il s'agit de donner des chiffres, ils ne respectent pas leurs engagements », a déclaré Larbi Djacta, Ministre conseiller chargé du G77 de la Mission permanente de l'Algérie auprès de l'ONU.
Selon Djacta, la plus grande préoccupation est de savoir comment les pays développés doivent s'acquitter de leurs engagements, et s'ils vont aider financièrement les pays en développement à acquérir de nouvelles technologies pour renforcer leurs capacités.
Su a souligné la nécessité d'avoir un objectif pour la phase 2013-15 afin d'éviter les lacunes et d'assurer un soutien financier suffisant aux pays en développement.
Lors de son discours au nom du Groupe africain, Sibusiso B. Dlamini, Premier ministre du Royaume du Swaziland, a déclaré que l'Afrique appelait à un soutien financier concret pour les activités d'adaptation et la technologie associée, sans écart à mi-parcours dans la mise en œuvre la feuille de route de Bali.
Lors de la Conférence de Doha, les pays en développement ont proposé que les pays développés recueillent 20 milliards de dollars par an entre 2013 et 2015 comme fonds pour le climat à moyen terme.
Mais les pays développés dans leur ensemble n'ont pas pris d'engagements clairs de financement à moyen terme pour la période 2013-15, et le montant proposé est loin d'être suffisant. |