Lu Shaye, directeur général du département des Affaires africaines du ministère chinois des Affaires étrangères
Alors que les dirigeants du groupe BRICS, qui regroupe les grandes économies émergentes - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – doivent tenir leur premier sommet en Afrique en mars, les relations BRICS-Afrique sont sous les feux des projecteurs. Dans une récente interview avec notre journaliste Ni Yanshuo, Lu Shaye, directeur général du département des Affaires africaines du ministère chinois des Affaires étrangères, fait la lumière sur l'importance du développement des relations. Extraits choisis:
CHINAFRIQUE: En prélude au premier sommet BRICS en Afrique, les médias soulignent que ce groupe de pays émergents a contribué à élever le statut international de l'Afrique. Souhaitez-vous faire un commentaire à ce sujet?
Lu Shaye: les dirigeants des BRICS se réuniront pour la première fois en Afrique à la fin mars pour leur cinquième sommet, qui se tiendra à Durban, en Afrique du Sud. L'événement ne sera pas seulement favorable à l'approfondissement de la coopération entre les pays BRICS, mais aussi à la collaboration avec l'Afrique. Alors que le sommet doit explorer le thème des « partenariats pour l'intégration et l'industrialisation entre les BRICS et l'Afrique », une conférence des dirigeants des BRICS et des dirigeants africains sera organisée en marge du sommet. Ces préparatifs soulignent l'importance des liens qui unissent les BRICS à l'Afrique, ainsi que leur optimisme quant à l'évolution future du continent et leur volonté de travailler plus étroitement avec les pays africains. Dans un contexte international complexe et changeant et une reprise économique mondiale cahoteuse, le renforcement de la coordination et de la coopération facilitera les efforts de développement conjoint, améliorera le statut international des deux parties et embellira les perspectives pour la paix mondiale et le développement.
Quel rôle a joué l'Afrique du Sud dans le renforcement des liens sino-africains depuis qu'elle a rejoint le groupe des BRICS en 2010 ?
L'Afrique du Sud, un pays qui a une influence majeure en Afrique, a co-présidé l'année dernière le Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). Son entrée dans le groupe BRICS a offert de nouvelles opportunités pour le développement de partenariats stratégiques entre la Chine et l'Afrique du Sud, tout en créant également de nouvelles possibilités pour l'expansion des relations sino-africaines. La coopération de la Chine avec l'Afrique du Sud et l'Afrique en général dans les domaines de la politique, de la sécurité, du commerce, des finances et des affaires internationales a depuis connu des progrès supplémentaires. Nous sommes prêts à collaborer avec l'Afrique du Sud et d'autres pays africains pour renforcer la coopération et le dialogue BRICS-Afrique, et faire de plus importantes contributions au développement des relations entre la Chine et l'Afrique, ainsi qu'entre les marchés émergents et l'Afrique.
On rapporte que le sommet sud-africain doit déboucher sur un projet de création d'une banque BRICS. Comment les pays BRICS font progresser cette initiative, et pourquoi veulent-ils établir une banque ?
Lors du quatrième sommet à New Delhi en 2012, les dirigeants des BRICS ont émis l'idée d'une nouvelle banque de développement. Cette banque est conçue pour financer les infrastructures et les projets de développement durable dans les pays BRICS et les autres pays en développement en complément des institutions financières existantes. La création de la Banque de développement est un élément important de la coopération financière des BRICS. Elle permettra de propulser les réformes des systèmes financiers et monétaires internationaux et d'accroître les droits des économies émergentes et des pays en développement dans les institutions internationales. La Chine apportera son soutien à cette initiative au sommet de Durban.
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