Un réservoir de récupération d'eau de pluie
Les Massaï sont probablement un des groupes ethniques les plus connus en Afrique de l'Est grâce à leur réputation de guerriers courageux. Ces derniers font face à un problème majeur depuis plusieurs générations: l'accès limité à l'eau.
« Quand on aborde la question de l'eau, potable ou non, je pense tout de suite aux longues distances », déclare un ancien chef de village Massaï au Kenya. « Nous passons tellement de temps à chercher de l'eau pour nos animaux et pour notre propre consommation que nous n'avons pas la force de faire autre chose. » Il est vrai que les femmes et les enfants dans les communautés Massaï n'ont guère de temps libre après leur randonnée quotidienne pour l'eau, 8 heures par jour.
« On imagine généralement l'Afrique comme un continent sec », explique Dennis Garrity, directeur général du Centre mondial d'agroforesterie. « Mais dans l'ensemble, il y a plus de ressources en eau par habitant qu'en Europe. » Toutefois, selon lui, une grande partie des précipitations en Afrique tombent en rafales et sont rapidement balayées ou ne sont jamais prélevées.
Achim Steiner, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), partage cette opinion. « Récupérer l'eau de pluie à grande échelle peut aider à lutter contre la sécheresse et améliorer l'approvisionnement en eau dans les villes ou les zones raccordées au réseau », déclare ce dernier.
Dans le cadre du Programme de coopération PNUE-Chine-Afrique, un projet de collecte des eaux pluviales en Afrique a débuté en 2008, pour augmenter les ressources en eau et améliorer la gestion des écosystèmes.
« Un des principaux défis pour la promotion de la collecte des eaux pluviales en Afrique est que la plupart des fournisseurs et des décideurs pensent qu'elle se limite à la récupération sur les toits, comme cela se fait dans de nombreuses régions d'Afrique », déclare le professeur Ma Chengxiang, directeur adjoint du l'Institut de recherche pour la conservation de l'eau dans la province du Gansu.
Afin de sensibiliser l'opinion publique et les décideurs politiques ainsi que de renforcer les capacités au niveau individuel ou institutionnel, l'Institut de recherche pour la conservation de l'eau dans la province du Gansu a mis en place des programmes intensifs de promotion et de formation technique en Chine et en Afrique. À ce jour, plus de 100 experts de dix pays africains ont participé à ces formations, créant un pont entre la Chine et l'Afrique dans le domaine.
Plusieurs sites de démonstration de captage des eaux pluviales ont été construits dans des communautés locales et des écoles au Kenya et au Nigeria. Ces projets pilotes diffusent l'idée dans les zones pauvres et reculées, où les gens « ne croient que ce qu'ils voient ».
Un village Massaï perdu dans la savane est devenu l'un des bénéficiaires du projet, grâce à un de ses habitants, Simintei Kooke, maintenant directeur adjoint des Ressources en Eau du ministère de l'Eau et de l'Irrigation du Kenya.
« Cette technologie peut permettre d'améliorer grandement la vie des Massaïs », explique Simintei Kooke à CHINAFRIQUE. « Une fois qu'ils auront réalisé les avantages de la collecte des eaux pluviales pour chaque ménages, les villageois de la région construiront eux-mêmes plus d'installations, à l'instar de celles réalisées sous l'égide du Projet PNUE- Chine-Afrique ».
L'Auteur, le Dr. Mohamed A.S. Abdel-Monem est le chef d'équipe régionale de gestion des écosystèmes pour le ROA / PNUE et participe au Programme du PNUE. Mme Tian Ping est l'assistante du Dr Mohamed et coordinatrice spéciale du Programme.
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