He Wenping, directrice de recherche à l'Institut Chahar et directrice du département des études africaines  de l'Académie chinoise des sciences sociales

Cette année marque le 50ème anniversaire de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), qui est devenue en 2002 l'Union africaine (UA). Le 25 mai 1963, 30 dirigeants de pays africains ont signé une charte déclarant la création de l'OUA. Cette journée a également été désignée comme Journée africaine de la Libération, ou Journée de l'Afrique - une importante fête commémorative en Afrique.

Au cours des 50 dernières années, les pays et les peuples africains ont subi un long voyage qui a commencé avec les luttes pour la liberté et l'indépendance et s'est poursuivi plus tard dans les efforts pour le développement et l'unité. Ils ont accompli de grandes réalisations, mais sont également confrontés à des défis importants.

Promouvoir la liberté et l'unité

Lorsque l'OUA a vu le jour, plus d'un tiers des terres africaines étaient colonisées, et les Africains d'Afrique du Sud se battaient contre le racisme blanc et pour l'égalité raciale. Parallèlement, les pays africains, même indépendants, étaient menacés par l'impérialisme et le contrôle économique des anciennes puissances coloniales ou des activités séparatistes. La lutte contre l'impérialisme et le colonialisme et la réalisation de la libération totale de l'ensemble du continent étaient les missions primordiales de l'Afrique au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle.

L'OUA a remporté un grand succès en promouvant la libération totale de l'Afrique par l'organisation d'un Comité de Libération, présidé par le président tanzanien Julius Nyerere, afin d'assister les pays colonisés africains dans leur lutte pour l'indépendance. En avril 1994, l'Afrique du Sud a élu Nelson Mandela président du nouveau gouvernement démocratique, marquant la libération et la décolonisation totale du continent. Sa mission historique remplie, le Comité de libération de l'OUA a été dissous en août de cette année-là.

En tant qu'organisation gouvernementale régionale, les fonctions de l'OUA sont inévitablement limitées par sa propre capacité et ses ressources, la volonté de ses États membres et la situation internationale. Par exemple, les guerres par procuration ont eu lieu en Afrique pendant la guerre froide, lorsque les États-Unis et l'Union soviétique se sont battus pour l'hégémonie en Afrique. De plus, les problèmes structurels de l'économie africaine interdisent le progrès de l'intégration économique africaine.

Vers une renaissance africaine

En juillet 2002, l'UA a officiellement remplacé l'OUA comme nouvelle alliance politique et économique couvrant l'ensemble de l'Afrique. Contrairement à l'OUA, qui mettait l'accent sur les objectifs politiques, l'Union africaine a pour but de guider l'ensemble du continent face au défi de la mondialisation économique et la réalisation de la renaissance économique et sociale de l'Afrique. Les ambitions de l'UA sont plus diversifiées et comprennent de nombreux aspects, y compris la politique, la diplomatie, le développement et la sécurité.

Acceptant le système de démocratie multipartite après la guerre froide, de nombreux pays africains ont formé et cimenté leurs propres systèmes démocratiques. Mais les coups d'État militaires et les transferts anticonstitutionnels de puissance sont intervenus en Afrique de temps en temps. De nombreux pays se heurtent à l'instabilité politique pendant les élections. En faisant la promotion du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs et en s'opposant à la prise du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels, l'UA a fait avancer le développement démocratique de l'Afrique.

En outre, l'UA a insisté sur la projection d'une voix commune sur les questions internationales. Elle valorise la diplomatie indépendante et diversifiée, participe activement à la coopération internationale et au dialogue, et a l'intention de maximiser les intérêts de l'Afrique dans la coopération internationale par une participation active.

Trouver un équilibre entre un maintien de la paix indépendant et l'intervention étrangère, améliorer la capacité de l'UA à résoudre les crises, et protéger la paix et la stabilité sur le continent sont devenus les priorités des pays de l'UA et de l'Afrique. Par ailleurs, l'Afrique doit résoudre les problèmes économiques profonds tels que la pauvreté, l'inégalité, une structure économique étroite et un écart de revenu croissant.