Réfection du temple Puning à Shijiazhuang, au Hebei (WANG XIAO)
Le temple Xingjiao de Xi'an dans la province du Shaanxi, dont la construction remonte à environ 1 300 ans, a connu une hausse de popularité en avril dernier, non seulement parce qu'il abrite les restes de Xuan Zang, un célèbre bonze bouddhiste et pèlerin en Inde au VIIe siècle, mais aussi parce que le gouvernement local a prévu de démolir de vastes parties du temple.
Selon ce projet, les deux-tiers des bâtiments dont 80 chambres des bonzes et un réfectoire seront détruits pour faire place au reverdissement.
Bien qu'on dise que la démolition touchera les bâtiments érigés dans les années 1980 et 1990, le projet suscite l'opposition publique qui y voit un outrage. Le gouvernement dit que la réorganisation prépare la demande de statut de patrimoine culturel à l'Unesco, pour une meilleure protection.
« Demander la protection de l'Unesco est un bon moyen de protéger les vestiges culturels. Mais pourquoi détruisez-vous le temple pour le protéger ? », a demandé Zhang Junyu, un nouveau commentateur.
Le temple Xingjiao a fini par annuler sa demande d'inscription. Mais le débat sur la protection des biens culturels en Chine se poursuit : De quelle façon la Chine devrait-elle protéger ses nombreux sites culturels dans le contexte du développement économique rapide ?
Selon la troisième enquête sur le patrimoine culturel, la Chine possède environ 770 000 sites historiques. Ce grand nombre pose un défi à leur protection.
Efforts officiels
Le 3 mai, 1 943 sites du patrimoine culturel s'ajoutaient à la liste chinoise, un système lancé par le Conseil des affaires d'État en 1961 pour permettre au gouvernement central de gérer et protéger ces biens. Selon Li Xiaojie, responsable de l'Administration nationale du patrimoine culturel, publier cette liste constitue l'un des principaux moyens de protéger les sites contre la démolition illégale et l'endommagement.
Au cours des dernières décennies, 2 352 sites du patrimoine ont été ajoutés à la liste nationale en six fois. Cette année on procède au septième ajout avec le plus grand nombre de nouveaux sites, portant le total à 4 295.
« Ce nombre semble très élevé, mais il représente en fait seulement 0,56 % des 770 000 sites du pays, dit Li, un contraste avec d'autres pays. Par exemple, en Égypte, plus de 20 000 sites du patrimoine culturel sont sous la protection directe de l'État. »
La nouvelle liste étend aussi la couverture de vestiges comme d'anciens bâtiments, des grottes et des temples et inclut des sites modernes à valeur sociale, comme d'anciennes banques ou des stations hydrauliques. Lu Zhou, professeur à l'université Tsinghua de Beijing, fait remarquer que ce changement reflète un avancement dans la compréhension chinoise de la notion de patrimoine culturel.
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