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Le Premier ministrechinois Li Keqiang organise une cérémonie de bienvenue pour le Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn à Beijing le 13 juin 2013 (RAO AIMIN) |
La présence de la Chine en Afrique n'a cessé de croître au cours des dernières années, sous les critiques des médias occidentaux, qui affirment que le seul but de cet engagement est de profiter des ressources de l'Afrique dans une sorte de « néo-colonialisme ».
Mais sur le terrain, les avis divergent. Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn estime que la présence chinoise sur le continent a eu une « influence bénigne ».
« La présence de la Chine en Afrique a permis de stimuler l'expansion des infrastructures d'un vaste continent et de réduire l'écart de compétitivité », a déclaré Dessalegn dans un discours prononcé à l'Université des études étrangères de Beijing (BFSU) le 14 juin 2013.
Dessalegn, qui effectuait sa première visite en Chine depuis sa prise de fonction l'année dernière, a expliqué que cet écart freinait l'entrée de l'Afrique dans l'économie mondiale, alors que cela permettrait un rééquilibrage économique mondial.
He Wenping, directrice des études africaines de l'Institut des études africaines et asiatiques de l'Ouest de l'Académie chinoise des Sciences sociales a déclaré que, en dehors de l'aide, le commerce et l'investissement direct, l'arrivée de la Chine en Afrique a attiré l'attention d'autres pays, qui cherchent maintenant à y investir.
Le Premier ministre s'est également entretenu avec le Président chinois Xi Jinping, le Premier ministre Li Keqiang, et le président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale Zhang Dejiang, lors de sa visite de quatre jours du 12 au 15 juin. Dessalegn, qui est également le président actuel de l'Assemblée de l'UA, a fait l'éloge du nouveau partenariat stratégique Chine-Afrique, favorable au développement et à la transformation du continent.
Promouvoir l'intégration africaine
L'unité et l'intégration africaine ont longtemps été un rêve et un objectif des dirigeants et des peuples africains qui ont gagné leur indépendance. Si l'intégration continentale est encore confrontée à de nombreux défis, Dessalegn est convaincu que la Chine joue un rôle positif et constructif pour faciliter ce processus.
« L'Afrique ne peut soutenir la concurrence mondiale que si elle parvient à réaliser l'expansion des infrastructures dans les télécommunications, la production d'énergie et les systèmes de transport », a dit ce dernier.
Li Anshan, directeur du Centre d'études africaines à l'Université de Pékin, estime que la Chine peut jouer un rôle encore plus important dans l'intégration africaine. « La Chine peut faciliter cette intégration africaine à travers la construction d'infrastructures et de systèmes de communication », a-t-il expliqué.
Un rapport de la Standard Bank d'Afrique du Sud montre que les deux tiers des fonds pour la construction d'infrastructures en Afrique proviennent de Chine. Les entreprises chinoises ont mené un grand nombre de projets d'envergure dans les domaines de la production d'électricité, des télécommunications, des transports et de l'énergie, au bénéfice des deux parties.
« En outre, la Chine peut également approfondir sa coopération avec les organisations de l'UA grâce à l'aide ou l'investissement, et ainsi contribuer à faire avancer le processus d'intégration régionale en Afrique », a-t-il ajouté.
Le 28 janvier 2012, le siège de l'UA construit par la Chine a été livré à l'organisation panafricaine. « Quel autre ami de l'Afrique serait prêt à financer, concevoir, construire et entretenir un nouveau Siège de l'UA de 200 millions de dollars au milieu d'une crise financière mondiale ? » titrait un article publié sur allafrica.com.
Outre les avantages économiques, l'intégration africaine a aussi une signification politique. Selon Yang Lihua, chercheur à l'Institut d'études africaines et asiatiques de l'Ouest, « l'intégration africaine peut aider à promouvoir le commerce intra-régional et le développement économique en Afrique, donnant au continent une place et une voix sur la scène mondiale pour protéger les intérêts africains », a-t-elle commenté.
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